Zootopie est un film d’animation des Walt Disney Animation réalisé par Byron Howard, Jared Bush et Rich Moore.
Il y a des films pour lesquels j’ai juste envie de vous écrire : “P****n c’était trop bien ! (petite larme)” mais ça serait un bien piètre blog et le patron serait pas content si je faisais ça. Alors comme vous m’êtes sympathiques, je vais développer.
Si vous suivez un peu notre blog et que vous lisez les articles en entier, déjà : un grand merci. Aussi vous avez dû lire que Walt Disney Animation et le studio Pixar sont deux entités différentes, avec à leur tête la même personne : John Lasseter. Pour une piqûre de rappel, c’est par là. Malgré une même personne qui gère le bouzin, les films Pixar et Disney restent différenciables, les Pixar ayant leur fameuse double lecture qui permet aux enfants et aux adultes d’apprécier la qualité scénaristique et graphique des films, les Disney étant plus axés “enfants” avec un petit plus pour pas que les parents s’ennuient. Tout cela vole en éclats cette année avec Zootopie, un film qui regroupe la qualité scénaristique d’un Pixar et le surpasse visuellement.
Le Pitch
Dans un monde où les animaux ont évolué pour devenir civilisé et vivre en harmonie, Juddy Hopps veut devenir flic. Mais c’est un lapin (enfin une lapine) et les lapins, ça fait de l’agriculture à la campagne, ça devient pas flic à la grande ville. Mais Juddy, elle s’en fout et à force de travail, elle devient policière mais évidemment, pas appréciée à sa juste valeur par une brigade de gros mâles qui ne la prennent pas au sérieux. Lorsque une affaire de disparition pointe son museau, Hoppes saute sur l’occasion de montrer sa valeur et se retrouve à faire équipe avec Nick Wilde, un renard petite frappe victime des préjugés de son espèce…
Le fond
En 1h45, Zootopie aborde des sujets, certes, déjà vus en animation mais particulièrement bien traités : la discrimination, le sexisme, le racisme, la volonté et la persévérance, entre autres. En sortant de la séance, j’avais envie d’avoir des enfants juste pour leur montrer ce film. Je le montrerai à ma filleule, ça ira aussi. Après Raiponce et La Reine des Neiges, Disney présente enfin un vrai personnage féminin fort et affirmé sans tomber dans le cliché rétrograde que pour être une vraie fille, faut des cheveux et des talons. Un des messages forts du film est donc “Peu importe ce qu’on te dit, tu peux faire ce que tu veux de ta vie et réaliser tes rêves à force de travail et de persévérance”, et pas à force de te marier avec le premier prince venu. Petite révolution donc. Un personnage central féminin qui n’a pas besoin d’un homme pour exister, cherchez bien : ça ne court pas les rues chez Mickey. N’oublions pas que ces films-là, ces “dessins animés pour enfants” ne sont pas juste une façon d’occuper les gamins. Ce sont des films qu’ils vont regarder plusieurs fois, pendant plusieurs années, jusqu’à s’imprégner inconsciemment des messages qu’ils portent. Voilà donc un film qu’on peut montrer à nos petites filles sans conteste.
Zootopie aborde aussi de façon intelligente les thèmes universels de la différence et de la peur qu’elle peut engendrer, mais aussi des stéréotypes dans lesquels on se retrouve enfermé malgré nous. Tout cela est plutôt bien mené, bien que le scénario souffre d’un petit coup de mou au deux tiers, seul défaut du film selon moi.
Mise à part le fait que le film est tout à fait indiqué pour les enfants, les adultes ne seront pas en reste, tant la double lecture est bien amenée et ne manquera pas de vous faire vivre tout un tas d’émotions. Sauf si vous êtes mort à l’intérieur, bien sûr.
La forme
On va pas se mentir, Disney Animation a clairement passé un cap. Le saviez vous ? Le cauchemar de l’animation, ce sont les poils. Oui oui. Et dans un film avec des animaux, y en a plein. Premier challenge donc. Evidemment relevé. Le deuxième challenge était de respecter les échelles des différents animaux. Comme ça va de la girafe à la musaraigne, on imagine que ça n’a pas du tout dûêtre facile. Deuxième challenge relevé. S’ajoutent à ça un anthropomorphisme poussé à l’extrême, des décors magnifiques, un travail minutieux sur la lumière et les particules, bref : du travail d’orfèvre.
Au delà du challenge technique que représente Zootopie, Disney nous offre un film visuellement aboutie, et créatif. La ville de Zootopie est divisé en différents quartiers, avec chacun des spécificités de climat, de taille et de paysages. D’ailleurs, c’est même un peu frustrant car on aimerait prendre le temps de visiter chaque quartier, dont les enseignes et les murs sont truffés de jeux de mots et de clins d’oeil. En parlant de clin d’oeil, les réalisateurs n’ont pas hésité à utiliser des références TV et cinéma pour faire plaisir aux grands enfants.
Quelques infos pour briller en société ce week end :
- Le personnage de Nick Wilde, largement inspiré du Robin des Bois Disney, était au départ le personnage principal.
- Ce n’est qu’en novembre 2014 que le studio décide de réécrire l’histoire et de la réorienter vers Juddy pour en faire l’héroïne, et rajouter un 3ème réalisateur : Rich Moore.
- Dans Les nouveaux héros, il y a un poster de Zootopie.
- Zootopie est le plus long “dessin animé” Disney.
En bref :
- un scénario fourni, drôle et subtil pour tous les âges
- une qualité graphique irréprochable
- un personnage principal féminin loin des princesses que nous sert le studio habituellement
- ça défonce.