[Festival du Film Francophone d’Angoulême]
Toujours au Festival du Film Francophone d’Angoulême, j’assiste à l’avant-première du film d’Emma Luchini, parce que et d’une, j’aime bien Manu Payet, et de deux, il y a aussi la fantabuleuse (fantastique et fabuleuse) Veerle Baetens, aussi connue sous le nom de « la meuf qui joue dans Alabama Monroe« . Seul petit problème, l’équipe arrive bien à la bourre (ça, encore, ça passe, bien que même les américains maintenant arrivent toujours à l’heure) et avec une envie proche du néant de nous parler (« nous », le public qui sommes dans la salle depuis une heure et demie). Et bien, « nous », on a surtout l’impression qu’on vous a interrompu pendant le digestif, fallait pas vous déranger les gars. Payet se plie quand même de bonne grâce et de bonne volonté au jeu des selfies et autographes. « Un début prometteur » ? Pas vraiment.
Martin (Manu Payet) est un auteur alcoolique en instance de divorce. Il retourne auprès de son papa (Fabrice Luchini) et son frère Gabriel (Zacharie Chasseriaud) pour picoler tranquille. Un jour, Gabriel croise Mathilde (Veerle Baetens) et tombe instantanément amoureux. S’installe alors au gré des péripéties un triangle mi-amoureux, mi-amical.
Bon, déjà, il faut bien avouer que tous les acteurs sont excellents. Quand tu viens de voir La Volante avec un acting un peu vieillot, tu te rends compte qu’il y a quand même une petite relève d’acteurs avec un jeu plus fluide et plus naturel. J’ai même apprécié Fabrice Luchini, c’est dire ! Manu Payet s’en sort parfaitement dans son rôle d’alcoolique désabusé avec juste ce qu’il faut d’humanisme et d’humour noir, Veerle Baetens est électrique et borderline juste ce qu’il faut sans que ça soit trop énervant non plus et Zacharie Chasseriaud, 19 ans, est énervant et idéaliste comme tous les ados. Bref, bon casting.
Cependant, il manque quelque chose. Une histoire, déjà. Une vraie. Quand on s’attaque encore au triangle amoureux et à la rédemption, il faut y aller franco sans faire cliché. Exercice difficile, j’avoue. Dur à définir si film est trop long ou trop court, mais il est clairement mal rythmé. On suit tout de même de bon coeur les aventures de ces deux garçons, cette fille et toutes leurs possibilités, qui, en fin de compte, ne mènent à rien. Mais si votre devise c’est » l’important, ce n’est pas la destination mais le voyage », peut-être que « Un début prometteur » vous comblera, qui sait.
Un film attachant auquel il manque un petit quelque chose.