Note de la rédaction :
Tulip Fever réalisé par Justin Chadwick nous plonge en 1636 dans un Amsterdam fantasmé par la peinture baroque Hollandaise. Critique.
Adaptation du roman Le peintre des vanités de Deborah Moggach, Tulip Fever est un film qui a mis du temps à voir le jour. Prévu pour 2004 avec d’autres acteurs, avec entre autre Keira Knightley et Jude Law, le film a été abandonné pour des problèmes de budgets. En 2014, Ruby Film redonne vie au projet Tulip Fever, en apportant un nouveau casting et un nouveau budget. En France on lui préfère une sortie en VOD. Pourtant ce film en costume accueille pas mal d’acteurs du moment dont quelques grands noms. De Alicia Vikander à Judi Dench, Christoph Waltz au duo du film Valérian : Dane Dehaan et Cara Delevingne.
Synopsis : La ville est plongée dans une fièvre spéculative autour du commerce de la tulipe.
Un riche marchand décide d’engager un célèbre portraitiste pour immortaliser la beauté de sa jeune femme. Au premier coup de pinceau, une passion dévorante débute entre la jeune Sophia et le séduisant peintre. Alors qu’une liaison torride et fougueuse s’installe, les jeunes amants cherchent à se débarrasser du mari envahissant et à s’enfuir. Une soif de liberté qui aura un prix, aussi précieux que celui d’une tulipe…
Par la diversité de ses personnages et de ses intrigues, le film nous ferait presque penser à un vaudeville. Il est difficile de concevoir que le film parvient tout de même à fonctionner avec toutes les caractéristiques données précédemment. Le problème a-t-il eu lieu pendant le processus d’adaptation ? La probable diversité foisonnante du livre a sûrement donné un résultat efficace car le médium le permettait, alors qu’ici on sent comme un effet de trop plein. On y voit alors des personnages à peine écrit et des intrigues téléphonées. Le fil conducteur de l’intrigue, la tulipe, propose grossièrement de lier les personnages et de marquer leur évolution.
En ce qui concerne la photographie, elle a manqué d’imagination en utilisant les lieux communs de la peinture baroque hollandaise. Ainsi, le film propose une image agréable mais terriblement attendue. La bande originale semble néanmoins sauver les meubles en donnant un ton et une élégance à l’ambiance hollandaise. Danny Elfman arrive par ailleurs à jouer dans la description mais en donnant au spectateur une immersion totale.
Elle est accompagnée par des acteurs qui n’ont plus rien à prouver au grand public. C’est en quelque sorte ce qui sauve le film, une Alicia Vikander qui saisit la gravité de son rôle et un Christoph Waltz qui aborde son rôle de façon mesurée. En effet les intrigues manquent de fantaisie, reposant sur des histoires d’amours attendues et le destin des personnages évident aux yeux du spectateur.
Mis à part le duo principal, l’ensemble des acteurs sont inexistants. Le film conserve tout de même une certaine poésie dans l’évolution des personnages et dans la direction artistique. Il est évident que le film ne marquera pas le paysage cinématographique, il n’empêche qu’il arrivera à nous divertir et à nous emmener sur les terres hollandaises.