Indéniablement, c’est à la vitesse d’un fonctionnaire au galop que je vous livre mon sentiment sur Trois souvenirs de ma jeunesse, dernier film d’Arnaud Desplechin.
Dix-neuf ans après Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), celui-ci renoue avec le personnage de Paul Dédalus, dont il décide d’évoquer la jeunesse.
Synopsis : Après un séjour au Tadjikistan, Paul Dédalus revient en France. Arrivé à la douane, il est interpellé par la police avant d’être interrogé par Claverie, un fonctionnaire. Paul doit expliquer l’existence d’un parfait homonyme, qui aurait effectué un séjour en URSS à la fin des années 1980. Paul revient alors sur cette époque. Cette remontée dans le temps lui fait dérouler le fil de son enfance, sa jeunesse et sa rencontre avec Esther, qui va devenir son premier grand amour…
Laissant parfaitement vivre son récit, articulé autour de trois souvenirs ayant pour point commun la rencontre, le réalisateur signe là une oeuvre débordante de passion et de sensualité, éclatantes dans la relation entre Paul et Esther, son amour évoqué au début de Comment je me suis disputé.
En cela il est aidé par ses acteurs principaux, Quentin Dolmaire et Lou Roy-Lecollinet, dont le jeu, pourtant marqué par cette diction théâtrale qu’habituellement j’exècre – un jour je vous parlerai de cette escroquerie totalement surévaluée qu’est Les Revenants et en profiterai pour vous dévoiler ma véritable identité (indice 1 : je suis un tubercule, indice 2 : je ne suis pas schizophrène) – participe de l’ambiance du film et du caractère de leurs personnages, êtres presque irréels à force de singularité.