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The Strange Ones de Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein – Critique

By 12 juillet 2018Critiques
the strange ones
Note de la rédaction :
Dans la justesse du non-dit, The Strange Ones est un film qui fait parler le silence. Celui d’un voyage, d’une fuite, d’un abandon de la civilisation. C’est le premier long-métrage de deux réalisateurs : Chris Radcliff et Lauren Wolkstein. Un film qui pourrait être calibré pour Sundance, et pour d’autres festivals de cinéma indépendant, mais c’est malgré tout bien plus que ça.

Synopsis. À bord de leur voiture, Sam et Nick sillonnent les routes de campagne américaine. Pour certains qu’ils croisent, ils sont deux frères partis camper, pour d’autres, des fugitifs. Durant ce road-trip, de mystérieux événements surviennent, faisant peu à peu éclater la vérité au grand jour…
Le mystère reste entier en ce qui concerne la relation qu’entretiennent Sam et Nick. L’un presque ado et l’autre adulte, leurs âges ne semblent laisser aucun doute sur leur relation. Seulement, le film jouera avec élégance sur leurs motivations et leur évolution. En effet, l’idée de préserver un mystère quant à leur escapade sans pour autant laisser au dépourvu le spectateur. Il faudra également compter sur les acteurs qui offrent une prestation remarquable arrivant à distiller ambiguïté et danger à merveille.
C’est Alex Pettyfer, acteur anglais, qui est choisi pour le rôle de Nick. On l’a vu dans  Numéro 4 ou Magic Mike, et c’est bien la première fois que l’acteur utilise davantage que sa belle gueule pour séduire le spectateur. Représentant l’autorité, le modèle et une certaine virilité.  Pettyfer parvient à jouer ce personnage qui est régulièrement contrebalancé par son collègue de jeu James Freedson-Jackson qui interprète Nick, au visage sombre et rude, et à l’esprit désarçonné mais pour autant résolu. Le récit présente deux énergies qui se mêlent, se cognent et s’unissent vers une route qui semble être sans issue.
Le film fonctionne grâce son aspect minimaliste, qui préserve du dispositif habituel ouvrant les films et introduisant les personnages. Il y a également une réelle volonté artistique dans la réalisation, en donnant aux images un sens qui approfondit le caractère des personnages., en jouant sur l’idée du voyage éternel. La route a un autre symbole quand on ne sait pas pourquoi elle est prise ni sa destination.
Malheureusement la première partie est trop efficace et puissante et la suite perd en intensité et se dérobe à la beauté du mystère installé plus tôt. On ne peine pas à suivre la suite de leurs aventures, mais quelque chose disparaît. En effet, tout au long de l’intrigue un jeu avec la réalité se met en place. Alors que Sam est tracassé, Nick lui explique qu’on peut faire disparaître ce qu’on ne veut pas voir, en  lui faisant disparaître sa tasse. Il n’est pas question d’un tour de magie, mais d’une puissante influence qu’à Nick sur Sam.
Le film est en réalité lourd de sens quand le puzzle arrive à se mettre en place. Basé sur le mystère, le récit est difficile à décrire. Cependant bien que le film souffre de passages qui perdent en intensité dramatique, les réalisateurs ont réussi leur pari.  Donner au spectateur une histoire qui complexifie à un degré proche de la réalité la relation entretenue par les deux personnages. C’est donc une expérience à découvrir au cinéma. 
Aujourd’hui au cinéma. 
Pancake

Jeune scénariste, étudiant à Paris-Sorbonne et éventuellement critique de film

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