Après l’avoir vu en avant-première en avril dernier dans le cadre de l’excellent festival lyonnais Hallucinations Collectives, c’est en beaucoup plus de temps qu’il n’en faut à Nicolas Dupont-Aignan pour déterrer le Général de Gaulle et sodomiser son cadavre que je vous livre la critique de The Jane Doe Identity, de son titre original The Autopsy of Jane Doe, nouvelle preuve évidente du génie déployé par les distributeurs français dans la dénomination des films.
Réalisé par André Øvredal, dont il s’agit du second long-métrage après The Troll Hunter, The Jane Doe Identity est une synthèse entre un film fantastique et un thriller, dont l’objet et le lieu sont en même temps le corps de la victime.
Découvert dans le sous-sol d’une maison, le cadavre parfaitement préservé d’une jeune fille est confié à la morgue locale, où officient en tant que médecins-légistes Tommy Tilden et son fils Austin, respectivement interprétés par Brian Cox et Emile Hirsch. Malgré l’arrivée tardive de leur nouvelle hôte, ils décident de procéder à son autopsie, qui met rapidement à mal les règles de la médecine et convoque le fantastique. Face aux mystères qu’ils rencontrent, les deux légistes mènent l’enquête, non en interrogeant de potentiels témoins où en recherchant des preuves sur la scène de crime mais en examinant la dépouille de la victime elle-même.
C’est là d’ailleurs la principale originalité du film, qui autrement en manque. Bien que bénéficiant d’une réalisation de bonne facture et bien interprété par des comédiens impeccables à défaut d’être géniaux, The Jane Doe Identity peine en effet à enthousiasmer. La faute en revient au manque de surprise du scénario, qui passé son concept apporte peu d’inattendu, à une mise en scène à la personnalité limitée et à une absence d’aspérité. On sursaute à quelques moments mais André Øvreda ne parvient pas à installer une réelle tension qui tiendrait le spectateur en haleine.
C’est d’ailleurs avec surprise que nous avons découvert que le film a reçu le Prix du Jury presse du festival Hallucinations Collectives, malgré la présence en compétition des très bons Message from the King, film badass à souhait de Fabrice Du Welz, dont vous trouverez la critique ici, et Love Hunter, étouffant thriller australien dont nous vous reparlerons dans quelques semaines.