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Note de la rédaction :

« Stonewall » est un film de Roland Emmerich sorti en 2015, avec Jeremy Irvine, Jonathan Rhys-Meyer, Ron Perlman,…

Le Pitch

En 1969, Danny débarque sur Christopher Street à New York, sorte de ghetto pour les gays. Mis dehors par son père pour cause d’homosexualité, il connaitra l’illégalité, le squat, le passage à tabac et la prostitution, un quotidien commun qui poussera à bout la société marginale des homosexuels jusqu’aux émeutes de Stonewall, premiers pas vers les droits des gays.

La Critique

Annoncé en grande pompe en 2015 dans un monde qui relève parfois (souvent) des pensées moyen-âgeuse, « Stonewall » est sorti dans la plus grande confidentialité dans quelques festivals, puis directement en DVD en janvier 2016 pour la France.

On ne va pas se mentir : « Stonewall » n’est pas un grand film. Causette des temps modernes, la succession d’évènements merdiques qui arrivent à Danny est parfois traitée de façon ennuyeuse, et pourtant cette succession est nécessaire pour comprendre ce qui amena les émeutes de Stonewall. Au pays des « films sur les droits des gays », « Stonewall » manque de finesse et frise le pathos, un peu moins équilibré et réussi que le « Harvey Milk » de Gus Van Sant, ni l’élégance romancée d’un « Brockeback Mountain » d’Ang Lee, ni l’humour distantiatif et fleur bleue d’un « Pride » de Matthew Warchus. Cependant, ce film, tout comme celui de Van Sant, Lee et Warchus est nécessaire. Si vous voulez voir une version non romancée des émeutes de Stonewall, vous pourrez trouver des documentaires. Le « Stonewall » d’Emmerich est filmé avec le coeur, une mise à nu du réalisateur, bien loin des blockbusters dénonciatifs dans lequel il excelle. Après son rébarbatif « Anonymous« , Emmerich donne tout ce qu’il a, certes parfois maladroitement, pour retranscrire ce moment où « tout a basculé ». « Stonewall » est un peu brut, il y a du sexe, il y a du sang (pas en même temps, tout de même), il  y a des coins sombres, des mecs bizarres et parfois, j’ai été un peu mal à l’aise. Au lieu d’arrondir les angles, ce qui aurait probablement permis au film d’être diffusé plus largement, Emmerich n’a pas fait dans le consensuel. On lui a reproché d’avoir raconté Stonewall à travers l’histoire d’un jeune homme « qui fait hétéro », c’est cependant à mon sens le meilleur moyen pour amener les personnes qui ne connaissent pas cet évènement charnière à s’y intéresser. Et c’est bien là sa seule concession.

J’ai eu la chance d’avoir été éduquée par des parents qui ne m’ont jamais parlé de différences entre les humains. Gays, hétéros, noirs, arabes ou blancs, transgenres ou philatélistes, cela n’a jamais créé chez moi la moindre émission de jugement ou de condescendance. Aussi, les évènements de 2013 ont été un choc pour moi quand je voyais des gens descendre dans la rue pour empêcher mon pote d’avoir le droit de se marier. La démarche me dépasse. On était cependant moins de 50 ans après la première Gay Pride, créée après les émeutes de Stonewall (puis le monde a suivi). En tant que blanche hétéro de classe moyenne, il y a des combats que je n’ai pas à gagner, il y a des discriminations que je ne connaîtrai jamais, des jugements arbitraires que je n’aurai pas à esquiver (sauf en tant que femme, bien sûr huhu c’est un autre débat). Mais je tiens à soutenir et comprendre, et des films comme « Stonewall » sont utiles. Et en tant qu’optimiste, je pense que ces films peuvent faire réfléchir, alors qu’il y a encore tellement de chemin à parcourir. Il est important de savoir que ces films existent.

Aussi je choisis aujourd’hui de faire cet article non pas pour vanter la qualité de « Stonewall » mais plutôt son utilité, et tenter de lui donner une visibilité. 

Dory

Passionnée de cinéma en général, et de cinéma anglophone en particulier, je fais mes premiers pas critiques sur mon tumblr Vacances de pauvres. Fan de Star wars, Marvel et autres blockbusters (mais pas que), j'ai rejoint l'équipe Doc Ciné pour vous faire partager mes envies et mes avis, tout simplement.

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