« Snowden » est un biopic réalisé par Oliver Stone et sorti en France en novembre 2016.
Le pitch
« Snowden » raconte de façon romancée les péripéties d’Edward Snowden, premier lanceur d’alerte à l’origine du plus grand scandale d’espionnage américain. Jeune patriote et petit génie des ordinateurs au service du gouvernement américain, Snowden découvre que la NSA (National Security Agency) met sur écoute absolument tout le monde, sans l’avis de personne. Pris en escalope entre un amour profond de son pays, et un réel souci d’éthique, il décide de tout balancer en 2013.
La critique
Friand de biopics, Oliver Stone se fait un petit kiff politique en dressant le portrait du jeune Snowden. Ecrit à partir d’un roman, d’éléments de « Citizen Four » et de consultations avec Snowden lui-même, le scénario tient relativement bien la route, souffrant comme tout biopic, de quelques longueurs sans lesquelles les biopics ne seraient pas ce qu’ils sont. Bien trop longs. Ne vous inquiétez pas, votre patience sera récompensée en fin de film par une pirouette qui ne manquera pas de vous arracher un « oh » d’étonnement.
Niveau casting : que du bon. Pour ma part, c’est toujours un plaisir de retrouver Joseph Gordon-Levitt, toujours impeccable. A ses côtés, on retrouve Zachary Quinto, Melissa Leo, Shailene Woodley, Rhys Ifans et même Nicolas Cage.
Seul réel problème du film : sa réalisation. Oliver, il faut qu’on parle. Les années 90, c’est terminé. Et la réalisation qui va avec, aussi. Il faut tourner la page. Utilisant des grosses ficelles vues et revues dans les plus beaux succès des années 90, la réalisation de « Snowden » s’en trouve alourdie, indigeste, et donne un côté vieillot et ringard au film, dont l’évènement le plus ancien se déroule pourtant en 2004. Certains plans se retrouvent parfois accompagnés d’une vague musique techno qui faisait les beaux jours de Danny Boyle. L’accent est également mis sur la patriotisme exacerbé du héros, ainsi que sa déception lorsqu’il découvre la surveillance de la NSA. Mais bien que critiquant le gouvernement et les politiciens, « Snowden » contient absolument tous les clichés du bon film américain, faisant de Snowden un véritable héros à la Captain America. Le récit de Snowden est donc complètement paradoxal par rapport à son identité visuelle, faisant, en fin de compte, un film assez consensuel.