« Seul sur Mars » est un film de Ridley Scott sorti en 2015. A l’occasion de sa sortie DVD, je vous fais part de ma contre-critique, histoire que vous vous fassiez pas avoir. Bouh je suis colère.
Un pitch alléchant
Matt Damon ? Abandonné sur Mars ?! Ridley Scott à la réalisation ?!! Wow, voilà un film qui fleure bon les effets spéciaux et le défi.
Guide de survie dans l’Espace
Premier point : j’avais envie de vérifier tous les faits scientifiques. Je sais : c’est du cinéma, mais peut-on vraiment faire pousser des patates avec de la merde en poudre sur un sol aride ? Peut-on vraiment survivre en ne mangeant que des patates ? La condensation peut-elle vraiment suffire à faire pousser des patates ? Bref, beaucoup de questions sur les patates. Et puis ça tombe quand même vachement bien que celui qui reste tout seul sur Mars soit BOTANISTE ! Ah le hasard fait bien les choses, tout de même…
Quant aux questions qui concernant le voyage dans l’espace, c’était soit regarder le film, soit regarder Google. J’ai choisi la première option, à mon grand regret. D’ailleurs, le mec se retrouve à faire des trucs absurdes mais comme il le dit à haute voix avec un peu d’humour, ça passe.
Deuxième point : grâce à « Seul sur Mars », on apprend que pour survivre sur une planète hostile, il faut beaucoup … d’humour. Ahah quel déconneur ce Matt, toujours à faire des blagues, un vrai petit clown. Grâce à l’humour, vous vous sortirez de toutes les situations, y compris rester un an et demi sur Mars sans aucune déprime, dingue non ? Belle leçon de vie, merci Ridley.
Guide pour éviter les clichés
Cher Ridley, pourquoi donc utiliser tant de clichés dans un même film ? Voici donc un petit guide des choses qu’on ne veut plus voir dans les films de science-fiction depuis les années 2000 :
- Des personnages archétypés : quelle idée de génie d’avoir casté Kristen Wiig dans un rôle sérieux ! Quel dommage de l’avoir sous-exploité en la mettant dans le rôle de la meuf qui sourit pas, qui fait plante verte (ou patate pour faire raccord). Deux filles « bossy » pour le prix d’une avec Jessica Chastain en commandant pleine de culpabilité. Et en petit plus periglioni : le geek de service est cette fois remplacé par une blonde. Wow quelle originalité ! Ah non, pardon, il y a aussi Donald Glover dans le rôle du geek surdoué qui va trouver une solution en moins de dix minutes de présence à l’écran.
- La salle de contrôle de la NASA : normal de retrouver cette salle de contrôle dans un film sur l’espace me direz-vous. Mais pourquoi pousser le cliché jusqu’au jeté de feuilles quand ils arrivent à le sauver ? Je pensais que Michael Bay avait posé un brevet pour ce genre d’effets.
- Un schéma narratif binaire : un coup sur Mars, un coup à la Nasa, un coup sur Mars, un coup à la Nasa, un coup…ah non un petit coup sur l’équipe qui revient vers Mars, le coeur plein de culpabilité et la larme à l’oeil d’aller chercher sans hésiter leur copain, la seule surprise étant que Ridley Scott n’ait pas fait appel à Hans Zimmer pour émotionner tout ça.
- Le mec qui a maigri : ah ben ça oui, c’est sûr, manger de la patate, ça fait maigrir. Alors pour illustrer tout ça, Scott nous gratifie d’un plan où « Matt Damon » sort de la douche, amaigri, pour bien nous faire comprendre que c’est pas parce que le monsieur fait plein de blagues qu’il n’en chie pas des ronds de chapeaux pour autant. Sauf que d’une part, ça n’est évidemment pas Matt Damon qui sort de la douche, d’autre part Matt Damon n’a pas l’air tellement amaigri par la suite…
Rendons à Ridley ce qui lui appartient : oui, le film est…joli. Mon collègue disait dans sa critique que c’était un film feel-good, optimiste, en fin de compte il s’agit d’un film à gros budget un peu chiant avec un guignol qui reste coincé en attendant que ses potes viennent le récupérer. Ni une comédie, ni un drame, « Seul sur Mars » peine à trouver sa place, s’essayant à plein de styles différents, s’ancrant dans aucun et réunissant les clichés de chaque, tout ça avec un superbe casting d’où aucun acteur ne se démarque vraiment.
Quitte à regarder un film de science-fiction sur un mec seul dans une base spatiale, tournez-vous plutôt vers « Moon » de Duncan Jones (le fils de David Bowie, comme son nom ne l’indique pas), avec un vrai acteur charismatique qui crève l’écran, Sam Rockwell, et sa vraie paire de fesses.
Ou allez-y à fond et revoyez « H2G2 : le guide du voyageur galactique » de Garth Jennings avec Martin Freeman et …euh…ben Sam Rockwell. (Je vous ai dit que j’aimais Sam Rockwell ?)
