« Sausage Party » est un film d’animation réalisé par Conrad Vernon et Greg Tiernan, produit et écrit par la bande de Seth Rogen, sorti le 30 novembre 2016. Avec Seth Rogen, Kristen Wiig, Jonah Hill, James Franco,…
Le Pitch
Dans un supermarché, les aliments attendent d’être choisis par les Dieux (nous) pour connaître l’Au-delà. Mais quand ils apprennent leur réel destin, ils décident de se retourner contre les humains pour sauver leur peau.
La Bande à Rogen
Avant la critique, petite contextualisation de « Sausage Party ». Le film est naît du délire de potes entre Seth Rogen et Evan Goldberg à qui on doit déjà les délires cinématographiques de « Pineapple Express« , « Superbad« , « The Night Before« , « This is the end« , et plus récemment « Nos Pires Voisins 2 » et la série « Preacher« . Bref, du lourd, du trash, du vulgaire, et j’avoue être particulièrement friande de leurs créations. En général, leurs films sont égayer par Jonah Hill à l’écran et l’écriture, James Franco, Danny McBride, Michael Cera, Craig Ferguson, etc… ce qui confèrent à leurs films une impression de joyeux bordel de « bros » sur lesquels les producteurs sont prêts à lâcher du dollar car aux Etats-Unis, il existe un public pour ces films, alors qu’en France, la plupart sorte directement en DVD et VOD, comme ce fût le cas pour « Pineapple Express » et « The Night Before« , ou comme « Sausage Party » si le film n’avait pas rapporté autant cet été.
En effet, quel pari fou de prendre le réalisateur des « Pingouins de Madagascar » pour mettre en animation une métaphore de la société américaine, voire de l’absurdité du monde, avec un humour très « cul », et tout cela pour 20 millions de dollars quand un Pixar coûte 100 millions de plus. Dès sa sortie américaine au mois d’août, « Sausage Party » a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille, et en quelques semaines, le film a rapporté près de 65 millions de dollars. C’est là que les distributeurs français se sont dits qu’il y avait peut-être du fric à se faire, et ont donc décidé de sortir le film sur grand écran le 30 novembre, avec une interdiction au moins de 12 ans, et pour le moment, une « star » au doublage : Cyril Hanouna…
La Critique
« Les films d’animation ne sont pas que pour les enfants », clamait John Lasseter. Ah ben il sera pas déçu avec « Sausage Party », pour sûr. Mon dieu, que j’ai ri. La plupart du temps en me disant « Naaaaaaaaan, ils ont pas osé ?! ». Et bien, SI, ils ont osé. Drogues, partouzes, figure hitlérienne, conflit israélo-palestinien, la bande n’y est pas allé de main morte. Et en plus, l’animation est bien réussie. Ajoutez à ça que la chanson-thème du film est écrite par Alan Menken en personne, le compositeur attitré des Disney de notre enfance, et vous avez un parfait concentré d’ironie et d’humour trash.
Mais quelle bande de petits génies qui ont compris que le cinéma était un outil sans limite pour y balancer tout ce qui leur passe par la tête, certes à la manière d’adolescents geeks (comme dans la série « Freaks & Geeks » dans laquelle ils ont débuté) mais qu’est ce que ça fait du bien ! Qu’on arrête enfin de nous enrober le cinéma dans du mielleux, du beau, de l’attendu. « Sausage Party » fait marrer, mais arrive quand même à faire réfléchir (si si je vous jure). Nourrie de la bande à Rogen depuis une quinzaine d’années, c’est sûr que mon objectivité est vacillante mais je sais que quand je me met un de leurs films, tout va bien aller. Et « Sausage Party » ne déroge pas à la règle.
Les Français ont-ils encore le sens de l’humour ?
« Sausage Party » aurait pu faire un tabac en France à l’époque des Nuls, à l’époque où être irrévérencieux n’était pas un crime, à l’époque où c’était encore fait avec goût. Si vous allez voir « Sausage Party » (et je sais que vous irez, galopins plein de bon sens), ne cédez pas à la version française. Les interprétes originaux, mis à part leurs talents de scénaristes, sont également de sacrés acteurs. Et peu en ce monde savent dire « What da fuck ? » aussi bien que cette bande là. J’avoue tout de même avoir une certaine curiosité pour la version française, ne serait-ce que pour découvrir comment ils se sont débrouillés pour franciser tout ça, car, comme je vous le disais plus haut, la bande n’y va pas de main-morte.
Ah que j’aimerai que « Sausage Party » bénéficie du même succès que dans son pays natal. Cela voudrait dire que les français sont encore capables de rire, de prendre du recul et de se regarder en face. Utopique ?
Je compte sur vous.