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Roulez Jeunesse – Critique

By 11 août 2018Critiques
Roulez jeunesse
Note de la rédaction :
Mieux vaut tard que jamais. La chaleur a envahi la France, les blockbusters se déchaînent, et face à ces titans tient Roulez Jeunesse. Film Français de Julien Guetta, avec Eric Judor en acteur principal. Encore au cinéma, ce premier film a tout de la première fois : une certaine envie de faire autrement en jouant avec le genre, en donnant quelque chose de trouble et personnel au spectateur à travers l’épopée du film. La fraîcheur de ce long-métrage donne à Eric Judor une chance, celle d’exprimer une nouvelle palette de jeu. Plus sombre et tenue et moins dans un univers humoristique établi. Doc Ciné est alors allé questionner Julien Guetta et Eric Judor sur le carburant du film, le travail de la rupture de ton au sein du film.

Synopsis :  Alex, 43 ans, est dépanneur automobile dans le garage que dirige d’une main de fer sa mère. Un jour, il dépanne une jeune femme et passe la nuit chez elle, mais au petit matin elle a disparu lui laissant sur les bras trois enfants.
En effet, dans sa structure le film pouvait être difficile à produire. Le réalisateur n’a alors pas démenti, il explique la difficulté de la trouvé la justesse dans le passage de la comédie au drame. Il est vrai que dans le schéma de la comédie lambda facile à produire, il est hors de question d’envisager autre chose qu’une fin heureuse. Les financiers sont souvent effrayés par les chemins tortueux que peuvent prendre des scénarios qui ne s’attachent pas à l’étiquette de la comédie et du drame.  Eric ajoute alors  « mais le cinéma mainstream s’interdit absolument de mélanger les genres parce qu’il faut rentrer dans des cases ».

Une question de doute

Il a donc fallu trouver un équilibre. Ceux et celles qui avaient les manettes pour donner vie au film pouvait faire douter le réalisateur dans ses ambitions. Julien Guetta s’est dit être rassuré par Eric Judor qui lui a expliqué que le film tenait vraiment dans ce qu’il voulait faire : assumer l’hybridité du film. A la lecture du pitch il était difficile de croire que le film pouvait apporter du neuf. Eric le dit également : « on a déjà vu des films avec des quadras qui se retrouvent entichés de gamins.C’est pas une idée neuve et on peut en faire cinquante des comédies comme ça. Le truc qui m’avait séduit à la lecture du scénario c’est ce vers quoi ça tend en fait ». Le film a une naïveté presque touchante, dans sa volonté d’assumer quelque chose de personnel.  le film tend vers une certaine proximité souvent négligée par les comédies actuelles grand-public.
Roulez Jeunesse est drôle, porté par une écriture soignée et des acteurs qui ont su jouer avec toutes les nuances que pouvaient apporter leurs rôles. Du bébé à l’adolescente, aux seconds rôles jouant du comique de situation. Roulez Jeunesse a élégamment choisi son casting. On peut retrouver Laure Calamy ( 10 pour cent) qui brille par son talent.  Eric Judor est touchant de sincérité, contredisant ceux et celles qui donnaient à son talent un seul écrin, celui de l’humour.
« C’était ça l’ambition du film, c’était d’aller au bout de quelque chose qui mélange les genres. C’est un truc qu’on ne voit pas souvent et c’est quelque chose vers lequel on a envie d’aller. »
Malgré toute la volonté du monde de Julien Guetta, le film ne fonctionne pas à tous les coups dans son humour et dans son rythme, les  allers-retours incessants d’Alex peuvent épuiser le spectateur. Outre ce bémol, le film n’en reste pas moins efficace.
 Aidé en cela par une direction artistique impeccable : une photographie soignée, s’exprimant aux moments clefs du film et en multipliant la puissance émotionnelle de ces scènes.
Alex, interprété par Eric Judor, est plein de vérité, dépassant les stéréotypés usés du quarantenaire. Pour cela Brigitte Roüan jouant Antoinette la mère d’Alex, donne la réplique à merveille et laisse éclater une vérité générationnelle nouvelle.
Roulez Jeunesse est à voir, pour son vent de fraîcheur, ses acteurs et la sincérité de son histoire.
Actuellement au cinéma
Pancake

Jeune scénariste, étudiant à Paris-Sorbonne et éventuellement critique de film

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