On sait que beaucoup d’entre-vous auraient adoré venir cette année au Festival Lumière notamment pour voir la superbe sélection, le Prix Lumière qui n’était autre que Martin Scorsese et les nombreux prestigieux invités du Festival.
Le Programme
Premièrement, il faut préciser que le Festival Lumière est une grosse machine proposant une sélection extrêmement riche et variée mais… qui ne dure malheureusement qu’une seule petite semaine… Il a donc fallu faire une sélection d’autant que nous étions, pour la première fois, accrédités presse et pouvions assister à l’ensemble des projections.
Pour notre part, nous avons fait le choix, après une longue et douloureuse réflexion, de privilégier les films que nous n’avions jamais vus.
Du coup, exit les films suivants :
- La rétrospective Pixar ;
- Les grandes projections : Blade Runner, Ran, Le Docteur Jivago, Spartacus, Ivan le Terrible et Out of Africa ;
- L’hommage à Jean Yanne ;
- Exit aussi la plupart des films de la rétrospective Akira Kurosawa ;
Ensuite, il a bien entendu fallu faire des choix cornéliens : assister à la soirée hommage à Sophia Loren ou voir (pour la quinze-millième fois) Profondo Rosso en présence de Dario Argento et sa fille Asia ? Et bien, figurez-vous que je n’ai pas hésité longtemps… Et pour cause, j’étais bien sagement assis au troisième rang du cinéma Comoedia une heure avant le début de la projection en compagnie de plusieurs dizaines de fans du cinéaste culte italien. On ne se refait pas, désolé Sophia…

Dario Argento et Asia au Festival Lumière
Autre dilemme, lorsque j’ai dû choisir entre la projection du documentaire dont j’ai tant entendu parlé George Harrison: Living in the Material World (3h28 tout de même !) en présence de sa femme Olivia et la projection de Le Couteau dans l’eau premier long-métrage de Roman Polanski (1962) en présence d’Alexandre Desplat (le compositeur attitré du maître polonais depuis The Ghost Writer).
Évidemment, je ne vous dis pas tout, car, cerise sur le gâteau, Roman Polanski himself s’est invité à la dernière minute à la projection de son film (il doit vraiment apprécier Desplat…). Ni une ni deux, je décide d’abandonner George et Olivia pour courir à l’Institut Lumière pour faire la queue en espérant avoir une place à la dernière minute (car évidemment la salle était pleine).
Je vous donne juste un indice pour savoir si j’ai réussi à obtenir une place :

Pour notre part, ce qu’on a adoré faire c’est assister aux projections présentées par des personnalités du cinéma qui nous ont apporté leur expertise et, surtout, leur regard souvent très singulier. On s’aperçoit très souvent que, acteurs, cinéastes, techniciens ou musiciens, ont tous cette sensibilité qui les différencient du spectateur lambda.
Et quand cette personnalité qui vient vous présenter un film n’est autre que Nicolas Winding Refn…

Nicolas Winding Refn présente Who’s that knocking at my door
Notre bilan
Sur le plan ciné, nous allons passer rapidement sur Les Négriers (dont vous pouvez lire la critique ici), et vous conseiller de voir ou revoir le premier long de Martin Scorsese : Who’s that knocking at my door (lire la critique ici) et aussi le grand, l’immense, le boursoufflé : Les Affranchis qui a été projeté en séance de clôture en présence de Martin Scorsese lui-même !
J’ai particulièrement apprécié de découvrir La Fin du Jour de Julien Duvivier dont le Festival a proposé une sélection de quelques films qui seront réédités en DVD dans les semaines à venir. Vous pouvez lire la critique ici. C’est définitivement un cinéaste à redécouvrir malgré sa réputation de vieux cinéaste un peu plan plan de l’entre-deux-guerres. Il mérite bien mieux que cela !

Pour conclure, je tiens à saluer la disponibilité des intervenants notamment pendant des Masterclass. Que ce soit John Lasseter, Nicolas Winding Refn, Mads Mikkelsen ou même Martin Scorsese. Pendant plus d’une heure, tous ont réussi à nous transmettre leur passion du cinéma : jamais pédants ou définitifs dans leurs propos, ils ont su être drôles, intelligents, patients et, parfois, touchants. Je pense notamment à Nicolas Winding Refn qui s’est livré comme rarement un artiste se livre dans ce genre d’exercices souvent très « en contrôle ».

Scorsese revisite avec des acteurs français « La sortie de l’usine » des frères Lumière



