Jeune éleveur laitier, Pierre découvre qu’une de ses vaches est atteinte d’une maladie qui pourrait conduire à abattre tout son troupeau.
Le film débute dans un souffle, animal et terrien, qui rappelle un des premiers plans de L’Humanité, de Bruno Dumont, quand l’inspecteur Pharaon de Winter, allongé sur une truie, l’écoute respirer. Si cette atmosphère pourrait tout à fait convenir à son univers, Petit Paysan s’éloigne rapidement de ce mimétisme pour trouver un autre style, plus tendu et adapté à ce récit d’un homme luttant pour sa survie de son troupeau et, à travers elle, celle du métier qui le fait et définit sa vie, rythmant son réveil comme ses soirées.
La première chose qui frappe dans Petit Paysan est la justesse de son ton. Hubert Charuel, qui connaît bien ce milieu pour y avoir gandi, le dépeint en effet avec un grand réalisme. Ici, pas de pittoresque, de complaisance ou d’admiration béate pour une authenticité fantasmée ni de regard porté sur un monde en train de disparaître, comme le fait Raymond Depardon dans La vie moderne : les éleveurs de Petit Paysan sont des hommes ancrés dans leur temps, loin des clichés bien souvent associés à leur métier. Le thème pouvait laisser attendre de la lenteur ou des personnages taiseux, il n’en est rien. Au contraire, les dialogue sont vifs et les réparties parfois saillantes, donnant au film une de ses caractéristiques les plus inattendues : un humour très présent, y compris dans les situations, telles que ce veau trônant sur le canapé en cuir d’un salon.
En outre, Petit Paysan évite avec soin l’écueil du film à thèse, qui entendrait dépeindre la détresse du monde paysan et la crise agricole. Et si Hubert Charuel décide de tourner sa caméra vers une petite ferme, c’est moins pour marquer une opposition dénonciatrice avec les grandes exploitations que pour filmer à hauteur d’homme et mettre en avant la particularité du métier d’éleveur et des rapports qu’ils entretiennent avec leurs animaux, à la fois outils de travail et objets d’affection.
A la qualité de son scénario, Petit Paysan ajoute la justesse de l’interprétation de ces comédiens, Swann Arleau et Sara Giraudeau en tête, et la réussite de sa mise en scène, sobre et tendue, dans laquelle le son joue un rôle important, qu’il s’agisse des bruitages ou de la musique.
Si certains thèmes évoqués dans le film (l’image des agriculteurs, le danger de la maladie pour l’homme) auraient mérité d’être plus développés pour prendre tout leur sens, Petit Paysan n’en reste pas moins l’excellente surprise de ce mois de septembre.
Coucou,
Petit Paysan est un long-métrage qui m’a beaucoup plu. Le film traite d’un thème rarement abordé et nous enseigne des choses sur les vaches. D’ailleurs, Swann Arlaud est un acteur remarquable.