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Pacific Rim: Uprising – Critique

By 23 mars 2018mars 25th, 2018Critiques
Note de la rédaction :

Alors que Guillermo Del Toro s’occupe de ses petites statuettes bien au chaud dans son manoir, ses Jaegers et ses Kaijus reviennent sur nos écrans pour une deuxième salve. Officiant seulement au poste de producteur, c’est cette fois-ci le tâcheron Stephen S. DeKnight qui s’y colle. Prêt pour la dérive ?

Quel est le principe fondamentale d’une suite ? A en croire les plus réussies, de confronter les héros à des forces qui leur ressemblent, voire à eux-mêmes. Cette réflexion n’a pas passé la porte des 4 scénaristes de Pacific Rim Uprising. Puisque la franchise s’offre une sequel façon soft reboot tout droit sorti d’un bon meeting de 6 heures sans pause chez Universal. On suit désormais Jake (John Boyega), fils caché du flamboyant Major Pentercost (Idris Elba), bien décidé à…. à rien en vérité. Le protagoniste n’a rien à gagner de la situation initiale au climax. Il n’a aucun but, rien à prouver à personne. Une passivité qui en fait un personnage creux, inintéressant et immature. Et il en est de même pour l’ensemble de l’univers.

L’action du film prend place 10 ans après la fermeture de la brèche. Aucun Kaiju n’en est ressorti et le monde se remet  des dégâts que la guerre a causé. Pourtant la division en charge des Jaegers, le Pan Pacific Defense Corps, est cinq fois plus active et puissante que lors du premier film. Des dizaines de robots géants patrouillent dans les rues dans l’attente d’un éternel retour des kaijus, qui semblent éternellement vaincu. Ils servent également de force répressive à l’encontre des Rogues Jaegers. Des robots illégaux fabriqués par des civils, en récupérant des pièces dans des usines à l’abandon.

Une idée séduisante sur le papier. Qui aurait pu laisser entrevoir des combats illégaux, des guerres sur le sol terrestre. Bref, une utilisation parallèle de la technologie Jaeger. Malheureusement, le traitement est un décalque de la méthode Transformers. On se retrouve avec le même archétype d’héroïne que la gamine du 6ème opus du dégueulis du Saint Père Bay. Fabriquant un petit robot mignon dans son coin pour être prête lors du retour des créatures.

Et elles reviendront. Grâce à un plan d’un opportunisme singulier. En effet, le hasard tient une grande part dans la force antagoniste. Puisque c’est Newton, le nerd incarné par Charlie Day qui incarne le méchant. Sous l’emprise des kaijus suite à ses nombreux drifts. Mal amené dans le récit, beaucoup de zones d’ombres entourent cette emprise. Pourquoi avoir attendu 10 ans ? Pourquoi de manière aussi abrupte ? Comment a t’il pu le cacher à ses collègues ? Comment ça marche ? Une construction opportuniste pour une méchant de fortune. Il n’apparaît d’ailleurs qu’au carrefour entre le second et le troisième acte. Suite à l’attaque d’un Jaeger/Kaiju.  Concept rafraîchissant abordé qu’en surface. La créature aurait pu être nourri d’une richesse artistique et thématique.

C’est ce qui est le plus douloureux lors du visionnage de Pacific Rim : Uprising. Dans le premier opus, Del Toro associe un esprit pop décomplexé et des références pointilleuses. Le réalisateur mexicain s’intéressait à un sous-texte biblique élaboré s’intégrant parfaitement au spectacle. Dans le cas présent, le film se penche sur le marché noir d’Oreo et de céréales Captain Crunch. La junk food semble être un motif pionnier dans le film. La confrontation  entre Jake et son rival Lambert (Scott « Merci Papa » Eastwood) a lieu autour de bières et d’un pot de glace à la vanille supplément chantilly et vermicelles. L’ambiance est puéril, idiote et soporifique.

L’humour se résume à des effets de rupture durant une scène d’action. Le summum est atteint lors du décollage des 4 héros sur la musique de Mr Trololo. Rien ne fait mouche et c’est généralement les moments les plus sérieux qui prêteront à sourire. Notamment la cadette russe, qui avec un premier degrés inébranlable lâche « plus c’est grand, mieux c’est »

Les scènes d’actions baignent dans la même ambiance. Le grandiose et le spectaculaire sont absents. La mise en perspective, élément fondateur dans le premier volet, est içi délaissée. Une caméra insipide filme des combats sans enjeux. Le montage à la hâte ne permet pas la restitution du poids des Jaegers. Ils peuvent, dans un plans, être plus rapide que Flash puis dans le suivant être d’une extrême lenteur. A noter, certains affrontements ont lieu en pleine journée. Le film montre également un combat entre deux Jaegers. Plutôt bien réalisé, il offre une alternative bienvenue dans la franchise.

Pacific Rim : Uprising contient un plan d’un Jaeger faisant un double fuck en regard caméra. Parfaite métaphore d’un film insultant. Au 1er film, aux spectateurs, à Del Toro. Inutile, ennuyant, le film se clos sur une scène post générique suggérant une suite. Ne lui faites pas se plaisir et laissez le sombrer dans l’oubli. 

Keyser Swayze

Biberonné à la Pop Culture. Je tente d'avoir une alimentation culturel saine et variée, généralement composée de films qui ne prennent pas leurs spectateurs pour des cons. Carpenter, Wright et Fincher sont mes maîtres.

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