Une année cinéma surprenante : riche, pleine de renouveau et sanctionnant (peut-être pour un moment) la fin d’un cinéma de studio à bout de souffle. Le TOP 10 des films sortis en 2019 de la rédaction reflète ce constat sans appel. Le principe est simple : les membres de la rédaction ont voté pour leurs 10 films préférés, c’est-à-dire les longs-métrages sortis en salle ou ailleurs ; chaque n°1 obtenant 10 points, jusqu’au n°10 qui obtient 1 point et ainsi de suite ; nous avons additionné tous les votes pour obtenir le classement final. Verdict…

1- Once Upon a Time…in Hollywood de Quentin Tarantino
Pour la première fois, Quentin Tarantino accepte de remiser son talent oratoire, arme de dissimulation massive, pour peut-être enfin laisser le dialogue s’instiller entre le spectateur et lui-même. Est-il prêt à accepter la critique de ceux qui le suivent depuis maintenant deux décennies ? On l’espère tous car, tout comme l’année 1969 marque une nouvelle ère, il semblerait que Quentin Tarantino semble enfin prêt pour aborder sa carrière sous un nouvel angle. On frémit d’impatience. Critique.

2- Parasite de Bong Joon-ho
Bong Joon-ho est un cinéaste fureteur qui aime se mettre en danger et s’approprier des genres nouveaux : farce, policier, thriller, comédie, science-fiction… Sa capacité à atomiser les codes alliée à son ambition constante à faire plus que de simples films de genres magnifie cette histoire qui pourrait sembler caricaturale sur le papier. Parasite s’avère être au final la meilleure incarnation du cinéma politique en cette fin de décennie. Un coup de maître.

3- Vitalina Varela de Pedro Costa
Vitalina Varela, une Cap-Verdienne de 55 ans, arrive à Lisbonne trois jours après l’enterrement de son mari. Elle attendait son billet d’avion depuis plus de 25 ans. Film incroyable qui a conquis le public partout où il a été diffusé (Léopard d’or à Locarno) mérite une diffusion à large échelle pour sa puissance irradiante.

4- Martin Eden de Pietro Marcello
Pietro Marcello signe une adaptation magistrale du roman d’apprentissage et de désillusion de Jack London qu’il transpose à Naples. Un coup de maître à la richesse visuelle toujours évocatrice.

5- Douleur et gloire de Pedro Almodóvar
Un film sincère, authentique où l’on croise les motifs qui ont forgé la carrière de cet immense cinéaste. Un chant du cygne émouvant d’une touchante modestie.

6- Une Vie Cachée de Terrence Malick
Le cinéaste de Tree of Life revient à une formule plus ouvertement narrative en s’attachant à un jeune paysan autrichien qui, sous le IIIe Reich, refusa de combattre aux côtés des nazis, et fut béatifié en 2007.

7- Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais
Frank Beauvais signe son premier long-métrage, de l’ordre du journal intime, uniquement fait d’emprunts à des films préexistants. Un impressionnant premier essai en forme de coup de maître.

8- The Irishman de Martin Scorsese
Si le code d’honneur n’est que prétexte pour se conformer à une autorité destructrice et malveillante. Si la morale n’est, en définitive, que la somme des actions des hommes. Alors, que leur reste-t-il quand ils parviennent à survivre assez longtemps pour se pencher sur leur passé ? Ainsi, le peu de fascination que l’on pouvait ressentir pour l’ascension de Frank, cède progressivement la place à un sentiment de grand vide spirituel. Quand on vous disait que The Irishman n’était pas si éloigné de Silence… Critique.

9- Les éternels de Jia Zhang-ke
Les Éternels Jia Zhangke est un film surprenant où le dispositif rigoureux d’une première heure quasi parfaite est volontairement brisé pour offrir au spectateur un champ des possibles en friche. Passionnant.

10- Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan
Ce n’est donc pas qu’un film de festival … Un Grand Voyage Vers la Nuit est vraiment incroyable. On sort subjugué par la virtuosité de Bi Gan. Une seule réflexion : vivement la suite !