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mulholland drive-film culte
Note de la rédaction :

En 2001, Lynch était déjà un réalisateur assez clivant : adulé par certains cinéphiles et jugé décevant à partir de Lost Highway par d’autres. C’est dans ce contexte que sort Mulholland Drive, autant célébré que détesté (parfois pour les mêmes raisons), un film que nous allons tenter de décrypter ensemble.

Pour mieux appréhender le film et surtout sa mise en scène, il est important de le replacer dans son contexte de production. En effet, le projet est, de base, le pilote d’une série télé dont aucune chaîne ne voulait. C’est le producteur français Alain Sarde qui confie à Lynch un budget pour faire de Mulholland Drive un long métrage. On retrouve donc dans les cadres et le découpage, certains codes symptomatiques de la télévision, ce qui rend la mise en scène parfois uniquement fonctionnelle et démonstrative. Néanmoins le talent de mise en scène de Lynch est toujours présent puisque, tout en gardant un découpage assez minimaliste, le film est bourré d’idées de mise en scène. Par exemple, il est capable de rendre effrayant un champ/contrechamp avec un effet de sound-design et quelques discrets mouvements de caméra (matérialisant une sorte de menace invisible).

La complexité de sa narration est souvent reprochée au film. En effet, même si cela implique que chaque revisionnage du film permet de découvrir toutes ses subtilités, la trame principale est difficile à saisir lorsque l’on découvre le film. En effet, entre les deux premières heures qui se déroulent dans un univers rêvé par l’héroïne, et les 30 dernières minutes qui oscillent entre présent et flash-backs, il y a de quoi se perdre. Néanmoins, le film reste très agréable à suivre et peu hermétique au premier au visionnage, notamment grâce à l’utilisation de codes. En effet, toute la partie rêvée par l’héroïne par laquelle elle essaye de se déculpabiliser du crime qu’elle a commis est un enchevêtrement de fantasmes, de symboles et d’éléments de sa réalité détournés. Pour relier tout ça, Lynch utilise savamment les codes du film noir pour que le spectateur puisse s’accrocher à des figures qu’il connaît et à faire le lien entre certains éléments pas toujours reliés de façon explicite dans le film. Toute cette partie fantasmée est parfaitement cohérente puisque tous les éléments de l’intrigue, aussi étranges soient-ils,  font écho à la réalité de l’héroïne. De plus cet aspect Film Noir est également justifié par la culture Hollywoodienne dans laquelle baignait Diane avant de commettre ce meurtre et de s’échapper dans son imaginaire.

 

On retrouve beaucoup du style de Lynch dans l’ambiance de « Mulholland Drive ». Beaucoup de motifs visuels ou scénaristiques qui l’obsèdent sont présents : les chanteuses de bar/de cabaret, la notion de double, de vie fantasmée, une salle mystérieuse rappelant la Black Lodge de Twin Peaks… On y retrouve aussi un score planant signé, une nouvelle fois, par Angelo Badalamenti.

Lynch, via des gimmicks récurrents dans sa filmo, fait ressentir au spectateur une réelle séparation entre rêve et réalité pas forcément explicitée dans le film. Le réalisateur se donne d’ailleurs à cœur-joie quand il s’agit de tourner certains de c es codes en dérision, lors de scènes très drôles, montrant un certain recul sur son oeuvre.

Val

Cinéphile en maturation & étudiant en cinéma. J'ai jamais vu Star Wars.

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