Pour les malchanceux qui n’étaient pas présents lors de la masterclass donnée par Quentin Tarantino à l’Auditorium de Lyon dans le cadre du Festival Lumière, devant plus de 2000 personnes silencieuses, le site Culturebox nous propose l’intégralité du rendez-vous d’ores-et-déjà culte.
Le 8 octobre 2016, Quentin Tarantino a donné une masterclass devant 2000 cinéphiles lyonnais dans le cadre du festival Lumière 2016. Le réalisateur a présenté sa nouvelle lubie : faire une anthologie du cinéma de l’année 1970. Une année très particulière à ses yeux car elle marquerait à la fois la fin du cinéma classique et le sommet du Nouvel Hollywood. Il a d’ailleurs sélectionné 14 films projetés tout au long du festival.
Pendant près de deux heures, le cinéaste a répondu aux questions de Thierry Frémaux, le directeur du Festival Lumière. Traduites par l’incomparable interprète Massoumeh Lahidji, les longues (très longues) réponses du cinéaste montrent une nouvelle fois la passion du cinéaste pour le cinéma au sens large, pour la découverte et pour le genre.
Passionnant, Tarantino nous a partagé ses goûts tout en distillant de judicieux conseils pas tombés dans l’oreille d’un sourd !… En particulier sur l’idée de ne pas juger un film sur les seuls critères du bon ou du mauvais. Un film est, selon lui, plus que cela. Il se vit, se commente et, grosso modo, tous les films peuvent nous apporter quelque chose : une scène fantastique, des fulgurances esthétiques, ou quelques idées bluffantes. Et oui, même les « mauvais films » peuvent nous apporter cela. Tarantino cite d’ailleurs Joseph Losey comme le parfait exemple du cinéaste qu’il n’apprécie pas spécialement mais dont certains films valent le coup d’oeil en considérant certains aspects.
Il évoque même pour finir MASH, qui est pour lui un autre chef-d’oeuvre à re-découvrir (en oubliant la série qui lui a trop longtemps fait de l’ombre). On connaît tous la relation froide qu’il entretenait avec Robert Altman. C’est une chose. Mais pour Tarantino, même si le cinéaste de The Player ne l’intéresse pas spécialement, il est heureux de reconnaître la qualité de MASH.
Tarantino a travaillé 4 années sur le thème de l’année 1970, recherchant les films, acquérant quand c’était possible des copies 35mm, les diffusant dans sa propre salle de cinéma à Los Angeles. C’est peut-être improbable, mais Quentin Tarantino n’est-il pas le plus magnifique des cinéphiles de notre époque (avec Bertrand Tavernier 😉 ) ?
Vous pouvez découvrir la captation vidéo de la masterclass ici.