Et oui, il est bientôt temps de dire adieu à Mad Men, la plus grande série US de tous les temps (voir mon top ici). Ne sortez pas vos mouchoirs… enfin si, sortez-les : c’est magnifique, profond et… parfois anodin comme nos vies. Critique.

Épisode 9 : New Business
SPOILERS
Dans l’épisode 8, on constatait l’absence des anciennes femmes de la vie de Don et on se disait que ce n’était que partie remise. On ne s’est pas trompé : les deux anciennes épouses de Don Draper, Betty (January Jones) et Megan (Jessica Paré), apparaissent coup sur coup dans les deux premières minutes de New Business. Ici, on l’aura compris, il n’est pas question pour Don de renouer des relations profondes avec ses ex mais, bien au contraire, de solder les vieilles rancoeurs et faire table rase du passé.
L’épisode 9 débute donc avec la ferme intention de nous plonger dans les échecs sentimentaux de Don Draper. Lorsqu’il débarque au domicile de la famille Francis, il doit faire un face à ce qu’il n’a jamais su créer : un véritable foyer chaleureux et vivant. Après avoir pris en pleine figure son échec à pouvoir fonder une famille, il reçoit un appel de Megan qui souhaite récupérer ses affaires. Deuxième mariage, deuxième échec.
En parallèle, Don essaye de retrouver la trace de Diana, la serveuse rencontrée dans l’épisode précédent, qui semble l’obséder bien plus profondément qu’on aurait pu le croire. Sosie troublant de son amante défunte (Rachel Katz), elle révèle en lui des souvenirs à la fois douloureux et réconfortants. Don fait preuve d’immensément de patience et de compréhension avec elle, ce qui, avouons-le, n’est habituellement pas son fort.
D’abord sur la défensive, Diana finit par avouer son terrible secret : elle vient d’une petite ville (Racine, dans le Wisconsin : des racines que ni elle, ni Don ne parviennent à apprivoiser) et a fuit son ancienne vie pour tenter d’oublier la perte terrible d’un enfant. Don semble s’identifier au lourd passé de Diana et paraît, pour la première fois, vouloir franchir un cap avec elle. Et pourquoi pas ôter sa carapace ? En effet, Don semble plus à l’aise dans la chambre miteuse de cette femme anéantie que dans son immense appartement vidé de sa substance vitale (représentée par les affaires de Megan).

Néanmoins, cet épisode ne répond à aucune question que l’on pourrait se poser, à seulement 6 épisodes de la fin de la série. Diana pourrait tout aussi bien n’être qu’une aventure de passage, une autre étape dans la lente descente aux enfers de Don, qui ne parvient décidément pas à s’attacher durablement à quelqu’un.
D’ailleurs, si l’épisode se concentre encore une fois sur la vie personnelle de Don, les autres personnages de la série semblent quelque peu tourner en rond, ce qui n’annonce rien de bon pour eux. On en sait tout juste un peu plus sur la vie personnelle de Stan Rizzo (joué par l’excellent Jay R. Ferguson), l’un des créas de l’agence.
On ne comprend pas vraiment où va cette fin de saison qui est sensée conclure la série, ce qui, si l’on en reste ainsi, risque d’être problématique pour apprécier à sa juste valeur la globalité de l’oeuvre. L’arc narratif principal semble tourner autour d’événements passés et on ne sent pas, à ce moment du récit, poindre d’autres éléments clés.
Soulignons l’importance de la langue française dans cet épisode avec la présence de toute la famille québécoise de Megan. On assiste mi-amusés mi-médusés à des disputes mélangeant anglais et un pseudo-français assez mal doublé. Pour couronner le tout, C’est si bon, chanté par Yves Montand, conclut l’épisode, laissant Don seul dans son appartement vide, totalement épuisé et désabusé face à ses échecs successifs.
Petit espoir pour la suite : nous n’avons toujours pas vu les enfants de Don et en particulier Sally, qui, on l’espère, saura donner un nouvel élan à la vie personnelle de notre héros. On le sait, l’un des enjeux principaux de la série demeure la capacité – ou non – de Don à pouvoir créer une vie familiale solide, lui le fils de prostitué mal aimé.