Et oui, il est bientôt temps de dire adieu à Mad Men, la plus grande série US de tous les temps (voir mon top ici). Ne sortez pas vos mouchoirs… enfin si, sortez-les : c’est magnifique, profond et… parfois anodin comme nos vies. Critique.

Épisode 8 : Severance
SPOILERS
L’année dernière, on avait quitté Mad Men à un moment charnière : sur le plan personnel, Don semble de plus en plus seul et en roue libre, tandis que sur le plan professionnel, on assiste à un moment de transition : Don manque de se faire licencier pour de bon, SC&P devient une filiale indépendante de McKann et on assistait à la mort de Bert Cooper. Le tout sur un fond de nouveaux horizons technologiques avec la présence de plus en plus prégnante de l’ordinateur.
L’épisode 8 démarre sans transitions et on comprend assez rapidement que la coupure d’un an relève plus de l’ellipse temporelle. Les vêtements et les coupes de cheveux ne sont plus les mêmes – pas de doute, nous sommes bien dans les années 1970 – mais la vie à SC&P a repris de plus belle : dès la première séquence, on retrouve Don en train de briefer un mannequin pour une pub plutôt glamour. Sur ce plan là, rien n’a changé : le glamour est toujours représenté par une belle femme, ici elle porte un manteau de fourrure bien cliché, tandis que Don, lui-même, porte toujours son éternel costume et sa coupe ajusté(s).

Alors, quoi ? On nous ressert la même histoire ? Bien sûr. Votre vie à vous change du tout au tout en l’espace d’une année ? Vous me rétorquerez, et vous aurez raison, c’est bien pour cela qu’on ne tourne pas une série sur ma vie.
Passé ces considérations, il faut tout de même préciser que, si à première vue, la vie au sein de SC&P suit son cours, il y a quelques éléments qui nous font penser que tout peut basculer du jour au lendemain : Don semble hanté par une ancienne maîtresse que nous avions aperçue dès le premier épisode de la série (!),dont il vient d’apprendre la mort. Serait-ce le signe d’un retour en arrière ou même, pire encore, de la fin d’un cycle ? Il s’entiche d’une serveuse ressemblant étrangement à cette femme, ce qui confère à cet épisode une ambiance plus que mortifère…
Et en ce qui concerne les autres personnages de la série, il semble évident que les scénaristes ont également décidé d’approfondir ce sentiment de « cycle », ou de boucle temporelle, pour eux aussi :
- Peggy est encore empêtrée dans de vagues histoires amoureuses sans lendemain, ne sachant pas comment laisser un peu de place à sa vie personnelle,
- Joan, malgré une compétence reconnue par tous, ne parvient toujours pas à faire comprendre aux autres son envie de s’accomplir dans son travail. À croire que pour son entourage professionnel et personnel – femmes et hommes compris – quoiqu’il arrive sur le plan professionnel pour elle, ce ne sera pas bien grave, car elle n’aurait pas besoin de réussir.
- Roger Sterling, désormais immensément riche, est devenu la caricature de lui-même : désabusé, amusant, nostalgique, mais vain et épuisé.
Dans cet épisode, peu de place est laissé à Betty et ses enfants, mais on ne doute pas qu’ils vont jouer un rôle important dans les derniers épisodes, tant on sent que cette notion de cycle semble marquer de son empreinte la fin de la série.