Un couple de bobos londoniens trentenaires (lui il est genre architecte et elle genre designer de vêtements) se préparent pour le grand événement ! Youpi ! En Effet, le monsieur a fait germer la petite graine de la madame à grand renfort de spermatos et un bébé est en route. Critique de London House.
Un réalisateur sous influence
Et puis c’est l’époque des bonnes nouvelles parce que l’appart juste en dessous du leur dans cette confortable maison londonienne est relouée à un couple de richous, lui est australien, elle finlandaise, lui est stylé et méticuleux (le plan répété des chaussures devant l’entrée, le jardin genre mini Versailles), elle est genre super bonne et adore le jaune. .. et elle est enceinte aussi ! ah c’est génial ! Comme ça, les deux blondinettes elle peuvent devenir super copines et pendant que leur maris bossent comme des oufs pour gagner plein de thunes, elles vont ensemble à la piscine avec leur gros bide plein de gosses et se permettent une fausse scène genre attraction lesbienne tout dans le suggestif dans les vestiaires… réduisant ainsi à néant le supposé féminisme moderne et trendy de l’intrigue.
Et puis le couple de londoniens invite leurs nouveaux voisins à bouffer, mais le monsieur méticuleux fout ses chaussures dans l’entrée et quand sa femme qui a trop bu de vin dans son dos parce que finalement le couple est pas si harmonieux qu’il en a l’air (le mec a tout d’un control freak) se barre de l’appart en titubant pour aller gerber, elle se vautre dans les escaliers comme une grosse bouse et elle fait une fausse couche… bien sûr, le couple mystérieux d’en dessous va jeter la faute sur le couple d’au dessus et c’est là que le thriller / mystère / horreur et les emmerdes commencent !
Rosemary’s Baby
Alors, nombreux sont les petits malins perspicaces qui ont vu direct l’influence de Polanski sur le réalisateur.
En effet, on trouvera pas mal de « références « à Répulsion, The Tenant , Lune de Fiel et bien entendu Rosemary’s Baby. Je mets référence entre guillemets parce que hein c’est plutôt des gros emprunts bien feignants mélangés avec des images léchées de magazine de mode sur papier glacé, et c’est bien le problème principal du film : il est glacé comme son érotisme à peine abordé, on dirait l’Abbé Pierre qui se lâche, wouhou attention, je filme un téton ! Le choix des couleurs vives et saturées rappellera un Park Chan Wook, la propreté en revanche me rappelle mon ex, putain c’est quoi ces apparts sans un grain de poussière où tous les objets sont exactement à leur place au millimètre près ?
Cela donne un film que certains critiques assez couillus n’hésiteront pas à qualifier d’élégant, ce qui veut dire une photographie propre, nette et sans âme, métaphore filée du film, qui à force de nous balancer ses influences dans la gueule, oublie de créer un style bien à lui.
Attention, je dis pas que c’est nul, il se laisse même regarder sans trop de temps mort, le montage est bon, et à part le mari londonien qui est vraiment trop transparent, les trois acteurs principaux (Clémence Poésy, petite française très jolie qui en fait un poil too much dans l’hystérie, David Morissey, le gouverneur de Walking Dead et la très très sexy Laura Birn) se dépatouillent pas mal avec leurs rôles un poil trop limités sur le papier. Le scénar nous réserve bien entendu un twist final que l’on sent venir assez tôt mais qui permet de ne pas décrocher en cours de route.
Et puis c’est TOUT. Faute d’idées neuves et personnelles, le film se réduit à un thriller de série comme on en a vu des milliers dans les années 90, aussitôt vu, aussitôt zappé. Un petit coup d’épée dans l’eau, on pourra qualifier le réalisateur de doué mais peut mieux faire, ce dont perso je doute.
Le succès critique du film tient probablement à son final très noir qui peut séduire une audience américanisé et de fait habitué aux happy ending. Quant à moi pour un final tout joyeux je vous conseillerai chaudement Que dios nos Perdone, le meilleur thriller que j’ai vu cette année, un vrai bon film chaud bouillant à vous glacer le sang !