Août – octobre 2017
Qu’aller voir pour conjurer la morosité de cette fin de vacances ? Le Docteur Ghost répond à cette question par l’ordonnance la plus douce de cette fin août.
C’est bientôt la rentrée, synonyme de cette angoisse de la reprise qui tenaille chaque français et que chacun tente de conjurer à sa manière, de l’écolier au Président jupitérien en passant par le modeste salarié, tous arrachés à leurs précieuses vacances.
Tandis que les plus avisés comptent sur l’incompétence notoire de la SNCF pour retarder le moment fatidique, que les plus assoiffés soignent leur anxiété à grand renforts de mojitos et que, dans le Midi, ivres, des jeunes filles en villégiature s’adonnent au coït avec des gitans farouches et donneront bientôt naissance à des générations d’enfants qui porteront un coup fatal à l’industrie de la chaussure en refusant obstinément d’en porter, à Lyon, un fonctionnaire un peu stupide a décidé de contourner le problème en renonçant à ses congés pour corriger le travail de certains de ses collègues peu scrupuleux, qui s’ils étaient cuisiniers penseraient sans doute que gerber dans un plat suffit à faire un repas gastronomique.
Pour survivre à cet enfer mental qu’il s’afflige avec complaisance, il dresse la liste des sorties de films à venir dans les prochaines semaines et, conscient de sa mission de guide spirituel, décide de la partager avec vous avant de se pencher sur le conflit israélo-palestinien. Chaque chose en son temps.
Semaine du 23 août : 120 battements par minutes de Robin Campillo (critique ici) et Les Proies, de Sofia Coppola (critique là), qui a eu plutôt tendance à décevoir récemment.
Semaine du 30 août : retour à la terre avec Petit paysan, de Hubert Charuel, ou constat de l’échec du contrôle des naissances avec Seven Sisters, de Tommy Wirkola, dont la filmographie incite à la plus grande prudence.
Semaine du 6 septembre : l’original Barbara, de Mathieu Amalric, qui comme réalisateur nous a bien habitués jusqu’à présent. On reste dans l’étrange avec cet OVNI absolu que s’annonce être Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc, comédie musicale sur l’enfance de l’égérie des apôtres de la raideur du bras droit, réalisée par Bruno Dumont, qu’on espère plus inspiré que pour Ma Loute.
Semaine du 13 septembre : Mother !, de Darren Aronofsky, qui revient après le décevant Noé. Le Redoutable, de Michel Hazanavicius, comédie sur Jean-Luc Godard. Et Good time de Ben et Joshua Safdie.
Semaine du 20 septembre : l’excellent Loveless (Faute d’Amour), d’Andreï Zviaguintsev.
Semaine du 27 septembre : Une suite qui dérange : le temps de l’action, où Al Gore tente d’envoyer un message à ceux qui pensent que la lutte contre le réchauffement climatique n’est pas une urgence.
Semaine du 4 octobre : grosse semaine de sorties, avec le très attendu Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve, qui nous a laissé avec ce chef d’œuvre qu’est Premier Contact, et Happy End, du toujours très farceur Michael Haneke.
Semaine du 11 octobre : Detroit de Kathryn Bigelow.
Du samedi 14 au dimanche 22 : Festival Lumière, à Lyon.
Semaine du 18 octobre : la comédie française continue à creuser le fond qu’elle a touché depuis longtemps avec Les nouvelles aventures de Cendrillon, produit par des types qui trouvent sans doute que les films de Netflix salissent le cinéma. Fort heureusement The Square, de Ruben Östlund, Palme d’or cette année, vient sauver cette semaine.
Semaine du 25 octobre : que dalle, à part peut-être Logan Lucky, d’un Steven Soderbergh qu’on craint toutefois en petite forme.