« Kubo et l’armure magique » (ou « Kubo and the two strings » en VO) est un film d’animation en stop-motion du studio Laika, sorti le 21 septembre 2016.
Le Pitch
Dans un Japon mystique, Kubo l’enfant borgne vit avec sa mère légèrement catatonique depuis que le grand-père de Kubo a volé son oeil. Retrouvé par ses deux vilaines tantes, Kubo fuit, à la recherche de l’armure magique qui lui permettra de se libérer du joug de son grand-père zinzin.
La Critique
Il est difficile de raconter le film sans le spoiler, or à Doc Ciné, on n’aime pas spoiler. Ce qu’il y a retenir, c’est que « Kubo » est un voyage initiatique mêlant plusieurs sujets et traités, pour une fois, sans trop de noirceur. Pour les deux du fond près du radiateur, on doit au studio Laika « Paranorman« , « Coraline » et dernier en date, « Les Boxtrolls« . Les prémices de Laika ont d’ailleurs été fondés pour « L’étrange Noel de Monsieur Jack » d’Henry Selick. Bref, Laika a tendance à faire dans le sombre enfantin, voire un peu dégueu, et traite régulièrement des sujets difficiles où le personnage principal, un enfant, galère autant physiquement qu’émotionnellement.
Première grosse différence avec les précédents films Laika, « Kubo » évolue dans…la lumière. Deuxième différence, il semblerait que Laika est enfin trouvé le juste milieu pour traiter un sujet difficile sans rajouter du glauque dans la foulée. Rajoutez à cela une qualité technique exceptionnelle, un scénario parfaitement équilibré et juste ce qu’il faut d’émotions, et vous avez là un véritable chef-d’oeuvre d’animation. « Kubo » fait passer les précédents films d’animation en stop-motion pour des brouillons. Autant dire que je vous conseille fortement d’y aller, et plus vite que ça. Et pour ceux qui voudraient y aller en famille, le film me paraît abordable et compréhensible à partir de 7/8 ans (alors que j’ai attendu 30 ans pour « Coraline »…)
La Stop-Motion, c’est quoi ?
On y reviendra plus en détails dans une « Rubrique pour les Nuls » consacrée à l’animation mais en gros, la stop-motion (« stop-mo » pour les intimes, ou encore animation en volume pour les francophones) est une technique qui consiste à faire faire à un objet un mouvement, qui est photographié ou filmé, puis un autre légèrement différent, et ainsi de suite jusqu’à obtenir une impression de mouvement quand tous les plans sont mis bout à bout, à raison de 25 images par seconde.
Pour « Kubo », les marionnettes ont des structures complexes en métal, recouvertes de résine et de tissus. Le visage de chaque personnage est séparé en deux afin de pouvoir multiplier le nombre d’expressions possibles (48 millions pour Kubo, par exemple). Chaque partie d’expression est imprimée avec une imprimante 3D. La démarcation des deux parties distinctes du visage est ensuite effacée par ordinateur.
Il est difficile de savoir la part de l’artisanal dans « Kubo » et ce qui est fait par ordinateur. Une chose est sûre : les mouvements des personnages et les décors ont tous été faits par des mimines de gens extrêmement patients…et passionnés.
Ma petite Dory, bien du plaisir à te lire.