Note de la rédaction :
Note de la rédaction :
Knights of Cups de Terence Malick divise la critique, c’est le moins qu’on puisse dire. Comment être objectif ou nuancé quand on parle d’un film de Terrence Malick ? Critique.
L’homme qui en l’espace de 6 films, a tout simplement révolutionné la narration et le langage cinématographique moderne. Un cinéaste dont chaque film est l’objet de longs et passionnés débats. Un homme qui fait partie de mes 10 cinéastes préférés, dont j’attend chaque film avec une impatience démesurée et qui ne m’a jamais déçu sauf avec Les Moissons du ciel (Days of Heaven). Quoiqu’il en soit son cinéma ne laisse jamais indifférent.
Le premier long-métrage de Terrence Malick, La Balade sauvage (Badlands), l’avait révélé aux yeux de la critique mondiale, sa deuxième réalisation, Les Moissons du ciel, l’avait confirmé comme un cinéaste majeur, il a fallu attendre une vingtaine d’années avant que son troisième (et, selon moi, plus grand film) La Ligne Rouge voit le jour. Déjà à l’époque une cohorte de stars se battaient pour jouer dans son long-métrage, alors qu’il n’avait à son palmarès que deux œuvres réalisées bien des années plus tôt, vient ensuite Le Nouveau Monde, majestueuse fresque sur fond de colonialisme.
Un trailer que donne le ton – Knight of Cups.
C’est à partir de The Tree of Life (Palme d’or en 2011) que son oeuvre va prendre une toute autre direction. Terrence Malick décide de s’émanciper de toute contrainte narrative et entreprend un virage radical en privilégiant une mise en scène formelle, encore plus évocatrice. Depuis, son cinéma n’a de cesse de provoquer la controverse. Beaucoup de ceux qui l’encensaient hier, le dénigrent aujourd’hui. Son dernier film, À la merveille (To the Wonder), a même été littéralement massacré lors de sa sortie en France.
Nous voici donc en 2015, année de sortie de Knight of Cups et j’entre dans la salle, avec une immense excitation teintée de crainte tout de même.
Sidéré c’est le mot qui me vient à l’esprit quand je sors de la salle.
Tout d’abord, et comme d’habitude chez Malick, la mise en scène est absolument époustouflante, d’une inventivité formelle, aux fulgurances esthétiques bluffantes : photographie belle à pleurer (comme d’habitude avec Emmanuel Lubezki), montage phénoménal et j’en passe… Une chose est sûre, les détracteurs habituels du cinéaste ne pourront tout de même pas contester son talent incontestable pour la mise en scène.
Le film suit le parcours d’un scénariste habitant Los Angeles qui semble être dans l’incapacité total d’être heureux et dont la vie se résume à tenter de surnager entre la picole, le sexe et ses problèmes familiaux. Difficile de juger la performance des acteurs, car ils ne sont ici que des présences évanescentes. Surtout Christian Bale, héros du film, qui doit se contenter de n’être quasiment qu’une voix off et une silhouette. Knight of Cups apparaît également comme le film le plus cynique de son auteur de par le monde qu’il décrit (Hollywood), sans pour autant tomber dans le jugement moral ou devenir aussi caricatural que les protagonistes qu’il dépeint (façon Le loup de Wall Street pour ne pas le citer).
Quoi qu’il en soit Knight of Cups est une expérience de cinéma total et la fin d’un cycle et d’une trilogie. Un film qui divisera à coup sur, mais qui marquera. On ne peut que vous inviter à profiter de cette pure expérience de cinéma.
19
Note globale
Aussi enthousiaste que vous. Mais pas encore un aboutissement, car il semble que le prochain film adopte la même forme ! Une tétralogie ou bien un enchaînement de rêves et de films essentiels !