Jumanji : Bienvenue dans la jungle débarque le 20 décembre dans les salles, Doc Ciné a eu l’opportunité d’assister à l’avant-première mondiale organisée par Sony au Grand Rex.
Le moins qu’on puisse dire c’est que le Grand Rex a mis le paquet pour cette avant première avec un décor de jungle tropicale pour que l’ambiance soit totale, un concert de tambours ainsi que la présence d’une partie de l’équipe du film: Dwayne Johnson alias « The Rock », Kevin Hart, Nick Jonas et le réalisateur Jake Kasdan. On regrettera l’absence de la superbe Karen Gillan et de Jack Black.

Une suite plus que critiquée
Il faut être honnête : à l’annonce d’une suite, reboot ou préquel de Jumanji, nous sommes très nombreux à avoir grimacé. Nous sommes dans une période où les productions aiment jouer la carte de la mélancolie et de la nostalgie du passé. On a pu le voir cette année avec le remake de IT adapté de l’œuvre de Stephen King ou encore avec la série Stranger Things qui fait référence aux années 80. En effet, Jumanji de Joe Johnston est un film à succès des années 90 qui a bercé notre enfance, il n’a donc pas échappé au phénomène de mode. Certes, les effets spéciaux sont aujourd’hui un peu démodés mais le film est resté une oeuvre culte par son ambiance, ses thématiques générationnelles, l’originalité de son scénario et la performance des comédiens, Robin Williams en tête.
A la vue du premier trailer de ce film, nous ne l’attendions toujours pas avec impatience.
Jumanji : bienvenue dans la jungle est donc bien une suite sans reprendre les personnages héros du premier film. Vu qu’on n’en espérait pas grand chose, il faut avouer que ça a été une bonne surprise.
Une surprise
Sans être LE film de 2017, Jumanji : bienvenue dans la jungle est un film divertissant et plutôt rigolo en cette fin d’année. Pour l’apprécier, il ne faut pas le considérer comme une vraie suite mais comme une des aventures liées à l’univers Jumanji. Il faut encore moins le comparer au Jumanji de Joe Johnston. Il n’y a plus de plateau avec des pions et des dés mais un jeu vidéo pour montrer que les centres d’intérêts des jeunes se sont modernisés et ont évolués. Il n’y a donc plus de réelle surprise, mais le traitement humoristique et le second degré d’acteurs sympathiques fonctionnent bien.
Le plot : quatre adolescents assez opposés se retrouvent tous en retenue pour nettoyer le sous-sol du lycée. Ils découvrent une vieille console et le jeu Jumanji. Ils choisissent chacun un avatar et se retrouvent propulsés au sein du jeu, dans la jungle où de nombreux dangers et épreuves les attendent. Ils vont devoir les remporter tous ensemble afin de pouvoir sortir du jeu et retourner dans la réalité.
Le sujet est simple, pas très original puisqu’on connaît tous le principe de Jumanji. La première partie rapide avec les adolescents évoque assez The Breakfast Club de John Hughes. Ils sont assez caricaturaux il faut le dire : le sportif mauvais en cours, le geek/nerd, la reine de l’école accro à Instagram (mais est-elle si loin de la réalité ?) et la rousse solitaire. Malgré le peu d’apparition à l’écran, ils sont attachants et les clichés permettent de les identifier rapidement et de passer à la suite.
Là est la bonne idée du film puisque les avatars des adolescents deviennent leur complet opposé, ce qui amène des scènes assez amusantes notamment grâce à un bon Jack Black qui incarne la beauté du lycée. La relation amour/haine entre les personnages de Dwayne Johnson et Kevin Hart fonctionne assez grâce à l’alchimie des deux comédiens. De son côté, la magnifique Karen Gillan donne assez d’humour à son personnage pour ne pas s’enfermer dans un rôle de fille sexy experte en combat. Nick Jonas n’est pas essentiel (mais plutôt une excuse pour faire une référence mignonne au personnage du premier Jumanji) cependant voir le comédien qui incarne sa version réelle était assez agréable.
Justement du côté de l’humour, il est construit sur l’autodérision et évite le côté « lourd et gras » que l’on peut trouver dans certaines comédies actuelles américaines. Le principe des vies qu’ils possèdent est réussi et la scène de révélation de leurs différents points forts et faibles est amusante.
Evidemment, là encore pas de surprise, tout fini bien dans le meilleur des mondes même si le film tente très très modestement de montrer l’influence du virtuel dans notre réalité. La fin pleine d’autodérision encore semble fermer définitivement la porte du chapitre suite de Jumanji. On regrettera l’absence d’épaisseur et de développement des personnages ainsi que le manque de présence des créatures vraiment terrifiantes du premier Jumanji (les araignées géantes, le chasseur, les plantes carnivores…).
En bref : Le fait d’attendre quelque chose de catastrophique et l’ambiance de l’avant-première ont peut être contribué à rendre sympathique Jumanji : bienvenue dans la jungle. Sachant qu’il sort à une période où plusieurs bons films sont en salle, il n’est peut être pas nécessaire de courir le voir mais d’attendre sa sortie pour le regarder chez soi, un soir où on a besoin d’un film fun et sans prise de tête. Ce film n’a aucune prétention si ce n’est divertir, et, peut-être même qu’il donnera envie aux nouvelles générations de (re)découvrir Jumanji avec le regretté Robin Williams.