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Irréversible
Note de la rédaction :

En Juillet “Love” était sans doute l’une de mes plus grosses claques cinématographiques de l’année. Curieux de découvrir l’art de Gaspar Noé, je me suis tourné vers “Irréversible” pour bien  commencer.

C’était assez difficile d’organiser mes idées à propos de ce film au début, c’est dire à quel point il m’a retourné. Noé a choisit de construire son film à l’envers ce qui permet de diffuser un grand nombre d’émotions. Selon ses dires, ce mode de narration permet aussi d’aboutir à un faux happy end (qui , au final, rend les aboutissants de l’histoire bien plus horribles). Là où certains se seraient contentés de cette construction à l’envers, Noé  exploite à fond la réalisation pour servir sa narration. Ainsi, la caméra se ballade dans le décor, souvent lors de longs plans séquences, en suivant ses personnages avec virtuosité. Ça bouge dans tous les sens mais c’est très fluide et ça rend certaines scènes vraiment intenses.

On ne va pas se mentir, si le film a fait du bruit à l’époque, c’est surtout pour sa fameuse scène de viol de 15 minutes en plan unique. Alors oui cette scène est très dure, mais il faut bien avouer que les acteurs forment l’essence de son intensité avec brio. L’autre point fort de cette séquence, c’est qu’elle introduit le personnage de Monica Bellucci de manière assez brillante. En premier lieu, notre attachement au personnage ne tient qu’au fait qu’il s’agisse de la femme du personnage principal, puis viens le viol. Dès lors que l’on voit la douleur que subit ce personnage, on se met peu à peu à sa place ce qui est une expérience très dérangeante car, je le rappelle, on rencontre son personnage pour la première pendant cette séquence. “Irréversible” a été/est fortement décrié mais il est important de ne pas le définir uniquement par son aspect choquant. Le message de Noé passe nécessairement par une phase de choc, mais concerne aussi beaucoup d’autres éléments (l’amour, par exemple est central dans le film). D’ailleurs la seconde moitié est beaucoup moins dure dès que la scène du viol se termine (et c’est tant mieux car il serait difficile d’encaisser plus en tant que spectateur).

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Pour son second film, Gaspar Noé s’est entouré d’un casting 5 étoiles composé, entre autres, de Cassel, Bellucci & Dupontel, et pour cause, il fallait bien ça pour interpréter les personnages dans de telles situations. Je vais rapidement passer sur le jeu des comédiens qui sont tous excellents (mention spéciale à Cassel et Dupontel) pour me focaliser sur les personnages et leur relation. Les protagonistes sont somme toute assez normaux, ce qui rend l’identification plus simple et certains événements plus durs encore. Tout au long du film, les relations s’étoffent et le background s’épaissit, une sorte ambiguïté plane pendant que les vestiges d’un triangle amoureux se dessinent.

Au delà de sa promo qui se base uniquement sur son côté choquant, Irréversible s’avère bien plus profond et porte un message plutôt intéressant. La maîtrise du fond et de la forme montre à quel point Gaspar Noé est un réalisateur subtil et talentueux (doté d’une magnifique moustache).

18
Note Globale

 Fiche technique :

Réalisation : Gaspar Noé
Scénario : Gaspar Noé
Sociétés de production : Nord Ouest Production, Eskwad, 120 Films, Les Cinémas de la Zone, StudioCanal, Wild Bunch, Mars Distribution
Pays d’origine : France
Genre : Drame
Durée : 99 minutes
Sortie : 24 Mai 2002
Val

Cinéphile en maturation & étudiant en cinéma. J'ai jamais vu Star Wars.

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