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Note de la rédaction :

Inherent Vice de Paul Thomas Anderson se pose comme le projet le plus contesté du réalisateur de There Will Be Blood. Nous, on adore.

Inherent Vice caché

Et oui dommage que bon nombre de critiques soient passés à côté de ce film, car il méritait autre chose que des commentaires fainéants sur sa longueur, son aspect compliqué, tortueux et brouillon, le jeu outré de Joaquin Phoenix
Ce film est très ambivalent : il rend hommage (à un auteur, une époque, une atmosphère) mais il enterre également définitivement les illusions d’une époque et, surtout, d’un cinéma trop sûr de ses capacités.
Car l’enjeu de ce film est double pour Paul Thomas Anderson : réussir une adaptation réputée impossible et, aussi, se détacher de la facilité de faiseur génial qu’il a la réputation d’être. PTA est doué, surdoué, il sait mener un récit de bout en bout avec talent, il l’a prouvé, mais dans ce film il veut délibérément se perdre, tout comme le Doc se perd dans le brouillard de sa surconsommation de drogues.

La structure du film est également intéressante. Je n’ai pas lu le roman de Thomas Pynchon dont le film est tiré, mais  ce que je retiens de sa structure narrative est la difficulté de comprendre le sujet même du film : on sait que c’est une enquête d’un privé à la manière des polars des années 40, mais au final on s’aperçoit que plusieurs enquêtes s’entremêlent et comme l’écrit lui-même le « héros » : il faut rester sur terre (comprendre se concentrer malgré la puissance des psychotropes…). En parallèle, le rôle du narrateur féminin (joué par la musicienne Joanna Newsom que j’avais perdu de vu depuis quelques années…) achève définitivement toute velléité pour suivre la narration complexe. Cette dernière, qu’on voit parfois à l’écran sans comprendre totalement son rôle, a une manière totalement personnelle de raconter l’histoire : elle n’en dit finalement pas plus que cela. Résultat, le spectateur habitué à se laisser guider par les voix off (cf. les films de Martin Scorsese par exemple) se retrouve bien embêté pour comprendre l’histoire puis que le narrateur se joue aussi de lui.
Et l’humour, on en parle de l’humour de ce film ? Pour faire dans la périphrase disons que somme des futures répliques cultes de ce film pèse certainement aussi lourd que le poids du talent de l’ensemble du casting de ce film.
A voir absolument en vous détachant de toutes les idées préconçues que vous pouvez avoir sur le cinéma de PTA et sur la carrière Joaquin Phoenix.

16
Note Globale
Noodles

Fan de cinéma depuis longtemps, je partage mes opinions avec vous. N'hésitez pas à me donner votre avis sur mes critiques. Sur Twitter je suis Noodles, celui qui tombe systématiquement dans le piège des débats relous.

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