C’est l’intro, énergique et sympathique, avant que l’intrigue loufoque ne se mette en place. Figurez-vous que nos trois zouaves vont s’inviter dans une fête privée ou de qui y ressemble et tomber sur une colonie extra-terrestre venue s’installer en banlieue de Londres (ou je sais). On plonge assez vite dans un grand n’importe quoi plutôt intrigant, le design sonore et les couleurs sont assez réussies, on ne décroche pas malgré le scénario barré.
La suite, c’est la relation entre une Alien (Elle Fanning, qui était déjà une créature vaguement mutante dans « Neon Demon » et à qui le rôle va bien) et le jeune punk le plus gauche du groupe. Tu me montres ta communauté de dingos, je t’emmènes dans un concert punk. Il n’y a vraiment que des anglais pour penser à une histoire pareille. Une fois encore, le film n’invente pas grand chose mais semble plus sincère que la plupart des productions calibrées et marquetées qu’on nous sert. C’est le projet maladroit et un peu trop sentimental d’un auteur (J.C. Mitchell n’a pas la patte visuelle d’un auteur dans le sens où on l’entend, son cinéma est un peu ordinaire, mais il a indéniablement un univers propre et une forme de cohérence jusqu’au boutiste). Et il est par moments capable de trouver des bonnes lignes de dialogues.
Donc on obtient cette comédie punk extra-terrestre qui dégouline en comédie romantique jouant absolument tous les codes convenus mais une comédie habillée différemment. Le film est tout de même plutôt courageux, il suffit d’ailleurs de voir la coupe de cheveux de Nicole Kidman pour s’en convaincre. Kidman qui s’essaye à la comédie n’est pas forcément à côté de la plaque (je dis pourquoi pas), sa carrière est tellement partie dans les tous les sens depuis quelques temps (dans tous les sens sauf dans la bonne direction je veux dire) que la comédie est peut-être une bonne option.
Donc est-ce que « How to talk to girls at parties » est un film punk ? Ben pas vraiment, c’est peut-être le problème. Tout y est bien trop sage et plan plan. C’est british, gentiment décalé, mais J.C. Mitchell reste sur un terrain assez connu, si on veut bien passer les apparences excentriques. Il ne peut notamment se passer de la fameuse séquence insupportable et présente dans 80% des films : ralenti + musique cool, on y a même droit trois ou quatre fois histoire d’enfoncer le clou. Pour autant le résultat appelle à une certaine indulgence, bonbon doucement sucré et rétro. Certains passages comiques peuvent évoquer d’une certaine manière un Edgar Wright des débuts, voire un Scott Pilgrim où le super pouvoir des personnages serait d’être punk (mais la mise en scène tient rarement l’énergie promise et paresse un peu, le soufflé retombe). Divertissement estival passable.