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Note de la rédaction :

2008, un terrible attentat terroriste frappe l’Inde. Le massacre a été coordonné en dix attaques simultanées. Plongeant le pays dans la terreur, quand les forces de l’ordre se retrouvaient impuissantes, l’évènement a laissé une trace profonde et indélébile. Le cinéma est connu pour présenter un pouvoir cathartique sans précédent, surtout quand il s’agit de mettre en image des moments terribles qui ont encore marqué une population. De la guerre, aux accidents, des tueries aux insurections.  World Trade Center d’Oliver Stone pour les étatsuniens ou La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo se trouvent être de bons exemples d’un cinéma de deuil. 

Hotel Mumbai, réalisé par Anthony Maras retrace les attaques terroristes de 2008, et se concentre dans l’attaque du Taj Mahal Palace. Le film s’attache  à l’histoire de Arjun ( Dev Patel) employé de l’hôtel et des ressortissants étrangers David, Zahra et Vasili joués par Armie Hammer, Nazanin Boniadi et Jason Isaacs. 

Les premiers plans présentent assez mal ce que va être le film: Haut en tension, brutal et anxiogène. Les premières minutes se trouvent être un ensemble protocolaire, forcé mais nécessaire. Anthony Maras est maladroit quand il doit présenter les terroristes prêts à assaillir la ville, le montage manque d’abord d’adresse, on a l’impression d’une corvé à faire. la mise en place des enjeux, des personnages nous sont présentés et filmés dans le cliché. Celui de Arjun, jeune père amoureux mais maladroit, le couple de ressortissant tout beau, tout gentil, tout mignon, et le russe pas mal stéréotypé mais aussi très protecteur et bienveillant quand tout dégénère. On a cette impression que les personnages ont été sacrifié pour l’histoire, comme s’ils devaient être réduit à des fonctions permettant de faire avancer l’intrigue. 

C’est vraiment quand le film se concentre sur l’hôtel que l’histoire nous prend aux tripes. Il est important de saluer l’intention porter au huis-clos et au rythme qui résulte de l’organisation de la chasse à l’homme par les terroristes. Hotel Mumbai est filmé là où s’est déroulé l’attaque terroriste, donnant probablement une dimension supplémentaire dans la violence capturée à l’image, comme dans l’idée d’une purification des lieux. 

Hotel Mumbai nous attrape au col pour nous exposer une violence maitrisée. Pour y arriver il privilégie l’immersion en se concentrant sur une envie de filmer subjectivement, au niveau des personnages et donne aux spectateurs une certaine irrémédiabilité de la situation. La construction des antagonistes est curieuse dans la mesure où le film n’a pas décidé d’enlever leur humanité pour favoriser la terreur d’un Slasher, mais a préféré jouer avec l’irrationalité des terroristes dopé d’enjeux géopolitiques qui nous dépassent. Les passages où l’on s’attarde sur les terroristes passionne davantage que les sous-intrigues vides d’intérêt des protagonistes. 

Souffrant d’un premier acte branlant et de personnages sans grandes profondeures, Hotel MUMBAI terrifie dans sa maitrise d’un rythme et d’une immersion saisissante qui montent en puissance dans un huis-clos nous plaçant face à nos propres craintes, rappelant ainsi brutalement des évènements comme le 13 novembre.  

Disponible en VOD ce 4 juillet

Pancake

Jeune scénariste, étudiant à Paris-Sorbonne et éventuellement critique de film

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