Deux ans après son plébiscité Blue Ruin, Jeremy Saulnier revient à ses premières amours en renouant avec le film de genre, avec Green Room, que nous avions vu en avant-première lors du festival Hallucinations Collectives. Genre qu’il aborde, avec une sincérité qui contraste heureusement avec le ton parodique trop souvent adopté dans ce domaine.
Synopsis : Un meurtre se produit au cours du concert d’un groupe punk donné dans l’Oregon. Cet événement oblige les artistes à rester sur place, assiégés par une bande de skinheads prêts à tout pour éliminer tout témoin gênant.
En racontant l’histoire des membres d’un groupe de hardcore séquestrés par les habitués d’un bar néonazi après avoir découvert un corps dans leur loge, Saulnier démontre à nouveau la grande rigueur de sa mise en scène, parvenant, sans recours à des effets superficiels, à restituer efficacement une ambiance de huis-clos pour faire monter la tension et sachant utiliser la violence avec parcimonie pour la rendre encore plus spectaculaire quand elle explose.
En outre, la justesse de la direction d’acteur, qui apporte à leur jeu une subtilité inattendue pour cette catégorie de film, ajoute au réalisme de la situation et à l’effet d’immersion. On peut en revanche regretter la très relative crédibilité de la stratégie des assaillants, à l’explication un peu bancale et trop souvent répétée, qui réduit le sentiment du danger pesant sur les musiciens autant qu’elle espace les attaques de leurs agresseurs.
Retrouvez également cette critique dans notre article consacré au bilan de la neuvième édition du festival Hallucinations Collectives, ici.
Dire qu’il ne passe même pas en VO à Marseille….
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