Cinquième épisode des Critiques Express, la nouvelle rubrique de Botzky, notre cinéphage fou. Le concept ? Suivez la semaine ciné du plus gros dévoreur de films de DocCiné. À coup de cinéma de genre, de grands classiques ou de films oubliés, mesurez-vous à la passion dévorante de Botzky et, pourquoi pas, essayez de le suivre. En serez-vous capables ? 😉 Session #5 : c’est parti !
Critiques du 22 au 31 Octobre 2015

Blood in, Blood out aka Bound By Honor (1993)
Genre : Saga familiale chez les chicanos
Durée : 180 min
Réalisateur : Taylor Hackford
Résumé en UNE phrase : Sur une vingtaine d’années, l’histoire de deux demi-frères et leur cousin d’abord membres du gang des Vatos Locos puis connaissant trois destinées totalement différentes.
Ce qu’on en dit : Waow ! Ambitieux, le projet de Taylor Hackford, et regrettable que ce films soit si mal distribué. Walt Disney avait produit ce film, et en raison de test-screenings pas terribles, a limité le nombre de salles lors de sa sortie, et changé le titre, qu’ils trouvaient trop brutal. Dommage, ce film a fait un flop à sa sortie, mais connait depuis un succès grandissant de bouche à oreille, largement propagé par la communauté latino-mexicaine aux Etats-Unis. Bien sûr, ce n’est pas le parrain, le film est parfois maladroit dans sa démarche, mais il a du cœur, le destin des trois protagonistes nous colle à la peau, le film n’est jamais chiant. A découvrir !
Acteurs : Damian Chapa, Jesse Borrego, Benjamin Bratt
La scène qui tue : Le dialogue final, avec cette énorme peinture murale en arrière fond, à vous tirer des larmes !
On le trouve : Trop bien

The jerk (1979)
Genre : Comédies daubesque
Durée : 94 min
Réalisateur : Carl Reiner
Résumé en UNE phrase : Un abruti blanc élevé par une famille noire décide de voir du pays.
Ce qu’on en dit : Toujours prêt à réviser mes jugements, je me suis forcé à voir ce film, soit-disant le meilleur de Steve Martins, acteur que je n’ai jamais trouvé drôle. Bon j’ai mis trois mois pour en arriver à bout, et mon opinion n’en est que douloureusement confirmée : il pue, Steve Martin , et ce film est d’une bêtise monumentale et avilissante.
Acteurs : Steve Martin, Bernadette Peters, M. Emmet Walsh (le privé sadique de Blood Simple des Frères Coen !)
La scène qui tue : Steve Martin dans son bain, on dirait Demis Roussos, ouh qu’il est laid, ouh, que je l’aime pas !)
On le trouve : Trop nul

Housebound (2014)
Genre : Comédie d’horreur avec psychothérapie familiale
Durée : 107 min
Réalisateur : Gerard Johnstone
Résumé en UNE phrase : Une jeune délinquante condamnée à la détention à domicile doit affronter sa chieuse de mère et une maison au lourd passé.
Ce qu’on en dit : Excellente surprise que cette comédie d’horreur néo-zélandaise ! Un premier film qui touche juste, avec un scénar certes classique mais des situations savoureuses et un twist de fin bien foutu. Des petits accents du très bon The frighteners de Peter Jackson. L’actrice qui joue la mère nous livre une superbe composition, le film est très entrainant malgré un tout petit budget qui le confine dans les quatre murs de cette maison très inquiétante. Un petit bijou, et un remake américain déjà en route !
Acteurs : Morgana O’Reilly, Rima Te Wiata, Ryan Lampp
La scène qui tue : L’héroïne qui tente d’ôter le dentier de la bouche de son louche voisin pendant que celui-ci ronfle sa cuite.
On le trouve : Très bon

While we’re Young (2015)
Genre: Woody Allen sauce hipster
Durée : 97 min
Réalisateur : Noah Baumbach
Résumé en UNE phrase : Un couple de quarantenaire font leur petite crise existentielle quand deux jeunes hipsters croisent leur route.
Ce qu’on en dit : Voir la critique de Dory ici. Perso, point très convaincu par ce nouveau film d’un réalisateur apparemment en vogue. Le postulat de départ est intéressant, la nouvelle génération fan de vintage tandis que les quarantenaires sont accros aux new-techs, quelques petites idées cocasses, mais Baumbach reste en surface, perd vite le fil de son discours et nous perd également dans la seconde moitié du film qui ne conclut rien et nous laisse perplexe. Une queue de poisson indigeste… Et Ben Stiller a une bouille tellement grosse et zarbi que c’est dur de se concentrer sur les scènes.
Acteurs : Ben Stiller, Naomi Watts, Adam Driver, Amanda Seyfried
La scène qui tue : Les quatre quarantenaires à table chacun avec leur iPhone
On le trouve : Bof

Navajo Joe (1966)
Genre : Western italo-narvalo
Durée : 93 min
Réalisateur : Sergio Corbucci
Résumé en UNE phrase : Navajo part sur le sentier de la guerre et bute un par un les salopards de cowboy qui ont buté sa squaw.
Ce qu’on en dit : Corbucci, le deuxième plus grand Sergio après Leone, a signé les formidables The Great Silence, le western nihiliste par excellence, grande source d’inspiration pour le prochain Tarantino, et Django, grande source d’inspiration pour le dernier Tarantino. Navajo Joe est moins abouti, Corbucci tâtonne encore, le montage est parfois complètement foutraque, mais l’action est bien tournée, les méchants sont sadiques à souhait et Corbucci introduit déjà ses plans biscornus, tordus, prenant ses distance du western classique. Recommandable.
Acteurs : Burt Reynolds en indien (il raconte à qui veut l’entendre que ce fut le pire tournage qu’il ait jamais fait), Aldo Sambrell, Fernando Rey.
La scène qui tue : Navajo Joe balance un tomahawk qui vient se loger en plein dans le crâne du méchant, très graphique.
On le trouve : Bien

I Ragazzi del Massacro (1969)
Genre : Crime psychologique tordu et dérangeant
Durée : 92 min
Réalisateur : Fernando Di Leo
Résumé en UNE phrase : Des collégiens tuent et violent leur prof en plein cours.
Ce qu’on en dit : Encore un film qui prouve tout le talent de Fernando Di Leo. La première scène avec caméra tournante est extrêmement déplaisante. La suite du film, l’enquête du commissaire pour découvrir qui se cache derrière cet horrible meurtre, est parfois maladroite, mais le rythme et la bande originale soignée nous entraine tranquillement vers un final affreux, noir, assez malsain. Les thèmes abordés (homosexualité, alcoolisme et violence juvénile) sont assez modernes pour un film tourné à cette époque. Pour spectateurs pas trop sensibles.
Acteurs : Pier Paolo Capponi, Nieves Navarro, Marzio Margine
La scène qui tue : Le flash back orgiaque avec les grattements saturés et disloqués en fond sonore.
On le trouve : Trop bien

Salvatore Giuliano (1962)
Genre : Biographie sicilienne
Durée : 125 min
Réalisateur : Francesco Rossi
Résumé en UNE phrase : Réflexions sur la mort de Salavatore Giuliano, bandit sicilien des années 40.
Ce qu’on en dit : Complexe, dense, réaliste (presque tous les acteurs sont non-professionnels) ce film voyage d’avant en arrière pour analyser dans quelles circonstances le « héros » sicilien s’est fait assassiner, sa responsabilité dans le massacre de Portella Della Ginestra, ses connexions (obligées) avec la mafia. En fond une loi de l’omerta bien vivace et d’époustouflants paysages siciliens en noir et blanc. Premier opus de la pentalogie de Francesco Rossi sur les ramifications de la mafia et son influence sur la politique et la société italienne. Les hypothèses son multiples, on nous propose diverses versions, mais la véritable conclusion reste un mystère. Pour la petite histoire, ce film figure sur la liste des dix films préférés de Martin Scorsese.
Acteurs : Frank Wolff, Salvo Randone et des anonymes
La scène qui tue : Le groupe des pleureuses siciliennes affrontant les carabinieri emmenant leurs maris en détention. Intense.
On le trouve : Fantastoche