Douzième épisode des Critiques Express de Botzky, notre cinéphage fou. Cette foi-ci des classiques et du cinéma bis ! On espère que vous apprécierez. Session #12 : c’est parti !
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le concept des Critiques Express, c’est simple, vous pouvez suivre la semaine ciné du plus gros dévoreur de films de DocCiné. À coup de cinéma de genre, de grands classiques ou de films oubliés, vous pouvez vous mesurer à la passion dévorante de Botzky et, pourquoi pas, essayez de le suivre. En serez-vous capables ?

Race with the devil (1975)
Genre : Rosemary’s Baby chez Mad Max
Durée : 88 min
Réalisateur : Jack Starrett
Résumé en UNE phrase : Deux couples se font des petites vacances en caravane et tombent sur un village de satanistes bien décidés à les éliminer.
Ce qu’on en dit : De la vraie série B vintage sans complexes avec une bonne histoire satanique, des poursuites de bagnoles à couper le souffle, un Warren Oates toujours aussi génial quel que soit le rôle, accompagné par une jeune Peter Fonda. Petit bémol : les deux nanas qui à part crier ne foutent strictement rien. On retrouve l’angoisse paranoiaco-conjurationelle de Rosemary’s Baby mais à la sauce série Z qui se fait plaisir. Le réalisateur n’est autre que le flic salaud qui torture puis se fait buter par Rambo dans First Blood ! Un sacré bon film de seconde zone pour pop-corn party qui se prend juste pour ce qu’il est, honnête comme un bon camembert fermier !
Acteurs : Warren Oates, Peter Fonda, Loretta Swit
La scène qui tue : La poursuite finale d’une vingtaine de minutes avec une caravane attaquée par une horde de bagnoles. Du grand art.
On le trouve : Génial

Scarface (1932)
Durée : 93 min
Réalisateur : Howard Hawks
Résumé en UNE phrase : L’histoire de Tony Camonte, étoile montante de la pègre qui veut que le monde soit à lui.
Ce qu’on en dit : Ça vous rappelle pas un film de De Palma avec une tronçonneuse ? Ben c’est normal, c’est l’original dont il s’est inspiré et qui lui doit beaucoup. Howard Hawks continue d’inventer le cinéma avec ce nerveux polar qui a très bien vieilli. Paul Muni est fabuleux dans son rôle de grande gueule prétentieuse sans éducation, et George Raft (un ancien mafieux) gère bien ses débuts d’acteurs en donnant le tic de lancer une pièce de monnaie à son personnage pour faire passer son manque d’expérience. On adore la bonne vieille mitraillette camembert spécial gangster, l’usage du noir et blanc, l’histoire menée tambour battant jusqu’à la chute par un Howard Hawks en plein forme.
Acteurs : Paul Muni, Ann Dvorak, George Raft, Karen Morley, Boris Karloff
La scène qui tue : L’assassinat de la bande rivale dans le bowling.
On le trouve : Fantastoche

Chromosome 3 (The Brood) (1979)
Genre : Divorce bien sanglant
Durée : 92 min
Réalisateur : David Cronenberg
Résumé en UNE phrase : Un psychiatre invente une thérapie révolutionnaire qu’il applique à ses malades, avec des effets secondaires…
Ce qu’on en dit : Cronenberg y dit que c’est sa version à lui de Kramer vs. Kramer et qu’il s’est servi de ce film comme catharsis pour supporter un divorce difficile. Ben il devrait se remarier plus souvent, parce que le résultat se pose là. Réalisé juste avant Scanners, il est encore plus réussi selon moi. Bon c’est vrai que la présence d’Oliver Reed en psychologue aux méthodes pour le moins atypiques m’influent vachement, mais on retrouve aussi d’autres thèmes chers à Cronenberg comme la télépathie, la fusion du corps humain et animal, les visions cauchemardesques. Un très bon film d’horreur.
Acteurs : Oliver Reed, Samantha Eggar, Art Hindle
La scène qui tue : Le massacre de la prof à coups de marteau
On le trouve : Super bien

Wise Blood (1979)
Genre : Son of a preacher’s man story
Durée : 106 min
Réalisateur : John Huston
Résumé en UNE phrase : Le fils d’un prêcheur rentre de la guerre et commence malgré lui à suivre les pas de son père.
Ce qu’on en dit : Situé à une époque non définie, cette fable noire ne manquera pas de dérouter le spectateur. Quel est le message ? En gros, cela parle d’un homme rendu fou par la religion, mais pas seulement. On aborde aussi le thème de la solitude, de l’individualisme, de la froidure des grandes villes, de la défiance. Beaucoup à creuser. Brad Dourif est intense, inquiétant, il met mal à l’aise, on ne sait jamais comment va être sa prochaine réaction, comme l’on ne sait jamais quelle sera la prochaine scène. Le rôle du jeune en manque d’amis est déchirant, celui d’Harry Dean Stanton en charlatan délicieusement grotesque. Paradoxalement, John Huston vieillissant réalise un film art house indépendant d’une incroyable fraîcheur. Habile et surprenant.
Acteurs : Brad Dourif
La scène qui tue : Le jeune qui vole un costume de King-Kong en pensant que cela l’aidera à se faire des potes.
On le trouve : Very good

Pulsions (Dressed to kill) (1980)
Genre : Travelo thriller
Durée : 105 min
Réalisateur : Brian De Palma
Résumé en UNE phrase : Une jeune fille est témoin du meurtre d’un bourgeoise infidèle par une mystérieuse blonde.
Ce qu’on en dit : Le fils spirituel d’Hitchcock lui rend un hommage brûlant et bien érotique, tant mieux pour nous. On voit psycho, on voit aussi un peu de l’enfance de De Palma (le coup de l’étudiant qui fabrique un système de caméra automatique pour espionner des patients en loucedé), on voit un sexe pas rasé sous la douche, on voit un immense plan séquence inoubliable dans un musée d’art contemporain, une scène de meurtre dans un ascenseur mortelle et un Michael Caine surprenant. Et mention spéciale à Angie Dickinson, qui avait presque cinquante ans et dix fois plus d’érotisme que Nancy Allen. Nancy Allen qui, rappelons-le était la meuf de De Palma à l’époque, ce qui lui permit de tourner quelques bons films (rajoutons-y Robocop) malgré un talent ma foi inexistant.
Acteurs : Michael Caine, Angie Dickinson, Nancy Allen
La scène qui tue : La scène au rasoir dans l’ascenseur, tour de force.
On le trouve : Très bon pour le moral

Spoorloos – The Vanishing – (1988)
Genre : Thriller désespérant
Durée : 107 min
Réalisateur : George Sluizer
Résumé en UNE phrase : Sur les routes de France en été, un couple hollandais en vacances fait une pause dans une station-service, la femme disparait…
Ce qu’on en dit : Ouh nom de Dieu de nom de Dieu, ce film n’est pas pour les âmes sensibles. Peu de violence visuelle visible, mais une espèce d’injustice, de détresse, d’implacabilité psychologique extrêmement intense. A vous rendre parano. Bernard-Pierre Donadieu en kidnappeur est incroyable. Le montage du film (chronologie mélangée et scènes filmées de différents points de vue) est proche de la perfection. Le réalisateur a jamais refait mieux. Un film touché par la grâce, donc, almost perfect (on murmure dans les milieux concernés que Mister Master Kubrick lui-même trouvait que c’était le film le plus terrifiant qu’il ait vu et a passé un coup de fil à Sluizer pour lui poser des questions sur son montage). A voir armé d’un optimisme en béton pour tenir le choc !
Acteurs : Bernard-Pierre Donnadieu, Gene Bervoets, Johanna ter Steege
La scène qui tue : La, les scène(s) de la station service au long du film
On le trouve : Éprouvant et génial

The Hitcher (1986)
Genre : Horreur en quatre roues
Durée : 97 min
Réalisateur : Robert Harmon
Résumé en UNE phrase : Un mec chargé d’amener une bagnole en Californie prend un autostoppeur pour éviter de s’endormir… fallait pas, mec, fallait vraiment pas !
Ce qu’on en dit : Amis de Rutger Hauer, bonsoir ! Comment ? vous avez pas encore vu Hitcher ? mais jetez-vous dessus nom d’un Dieu païen ! c’est du bon horreur de série B des familles dans le désert américain avec un Rutger en autostoppeur psychopathe qui bute tout ce qu’il peut et malmène un jeune homme qui en demandait pas tant. Ya de la bagnole, du sang, du meurtre, des flingues une toute jeune Jennifer Jason Leigh, des doigts dans les burgers à la place des frites, et Rutger fait tout simplement.. peur ! En avant !
Acteurs : Rutger Hauer, C. Thomas Howell, Jennifer Jason Leigh
La scène qui tue : L’équarrissage entre deux camions
On le trouve : Très bon

Absence of Malice (1981)
Genre : Romance policière
Durée : 116 min
Réalisateur : Sidney Pollack
Résumé en UNE phrase : Une journaliste sans morale obsédée par le scoop ultime se lance sur les traces d’un charmant entrepreneur dont la famille a des liens avec la mafia.
Ce qu’on en dit : Ô rage, ô désespoir again ! On croit tomber sur un petit joyau oublié des années 80 (bons acteurs, « bon » réal) et on tombe sur un objet chiant non identifiable qui ne décolle pas, s’embrouille, mollassonne, s’empêtre, tout en étant à deux pas de devenir un grand film. C’est rageant. Est-ce le montage qui est foireux? Les acteurs qui n’ont aucune énergie ? Je ne sais-je guère mais l’on se fait chier pendant deux heures pour une conclusion sans grandeur.
Acteurs : Paul Newman, Sally Field, Bob Balaban
La scène qui tue : La scène avec Wilford Brimley est la seule qui vaille un tant soit peu le coup.
On le trouve : Assez mauvais

Me and Earl and the dying girl (2015)
Genre : Comédie over-dramatique
Durée : 105 min
Réalisateur : Alfonso Gomez-Rejon
Résumé en UNE phrase : Greg et son meilleur pote Earl, deux lycéens, voient leur perception de la vie changer après leur rencontre avec une jeune fille atteinte d’une maladie incurable.
Ce qu’on en dit : Un peu comme Slumdog Millionaire, voici un film un peu trop parfaitement poli pour être honnête. Un diamant en toc qui sent la pêche aux récompenses faciles à plein nez. Le côté Gondry (avec les vidéos parodies de films classiques faites maison) renforce cette sensation. Oui, c’est bien interprété, filmé et tout, mais en surenchère. On a même droit à la larmichette à la fin pour bien nous montrer que c’est une comédie sérieuse. On passe donc un bon moment, c’est un film très facile à regarder, mais il ne marque que la rétine. On le rangera bien vite à côté d’Amélie et consœurs dans la catégorie « film (dé-)générationnel de mes deux.
Acteurs : Thomas Mann, RJ Cyler, Olivia Cooke
La scène qui tue : Greg mimant à Rachel comment se comporter avec les types lourds
On le trouve : Moyen

Phantasm (1979)
Genre : Horreur et tomates pourries dans ta face
Durée : 88 min
Réalisateur : Don Coscarelli
Résumé en UNE phrase : Un gamin qui vient de perdre ses parents se rend compte que le fossoyeur du coin est bien zarbi.
Ce qu’on en dit : Film Culte ? Oh, mes couillons ! Je suis un grand fan de séries B petit budget et je tenais Don Coscarelli en assez bonne estime après avoir vu le très sympathique Bubba-Ho-Tep avec le génial Bruce Campbell en incarnation d’Elvis. Alors je me suis enfin fait ce soi-disant chef-d’œuvre de la culture pop. Je vais vous dire : c’est mal fichu, les acteurs sont super nazes, la « bande originale envoûtante » est pourrave, du Carpenter sous Valium, comme l’ensemble du film d’ailleurs. Pa grand-chose de bon là dedans, et ceux qui défendent le manque de cohérence de l’histoire en se réfèrent au titre (tout cela, c’est un rêve), feraient bien de potasser leur David Lynch pour voir comment on fait des bons films sans continuité. Courroux. Un film écrit par un ado attardé qui se croit malin. Si Lynch est Lou Reed, Coscarelli c’est Justin Bieber.
Acteurs : A. Michael Baldwin, Bill Thornbury, ReggieBannister
La scène qui tue : La scène la plus connue du film avec la boule à la con. C’est le seul moment gore qui vaille un tantinet le coup.
On le trouve : Bien nazebroque