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crazy amy
Note de la rédaction :

Note de la rédaction :

Crazy Amy est la nouvelle comédie de Judd Appatow, connu comme producteur de nombreuses comédies avec Will Ferrell, du curieux et tordant Pineapple Express , introduisant un nouveau genre d’humour décalé avec des acteurs tels que Seth Rogen, James Franco, et notre favori (n’est-ce pas Doc ciné ?) : Danny Mc Bride, et réalisateur de The 40 Years Old Virgin.

Il signe une comédie américaine qui reprendre le vieux thème essoré de la love story impossible entre une personne bien sous tous rapports et l’autre plutôt destroy (fêtarde, buveuse, fumeuse, spécialiste du One Night Stand) avec cependant une petite feinte des familles : ici, c’est la fille qui endosse le rôle de la rebelle (Amy Schumer, une nouvelle venue du stand-up qui a également signé le scénario) tandis que le garcon (Bill Hader, qui sévit depuis quelques temps dans Saturday Night Live et est tordant en flic ultra loufoque dans Superbad) est un bon gars, presque trop fade.

Le plot-plot :

Amy (Amy Schumer) bosse comme chroniqueuse pour une revue genre Jeune et Jolie, a de la répartie, et n’a pas envie de se poser. Elle enchaine les ONS, jette les mecs dehors dès qu’elle a eu son orgasme, surtout pas qu’ils passent la nuit chez elle, picole un max et fume beaucoup de beuh. Elle se moque de sa sœur qui est mariée et enceinte, ahah, ouhoouh, la looseuse, semble dire son regard pétillant d’impertinence.

Au cours d’une interview pour son magazine, elle va faire la connaissance d’Aaron Conners (Bill Hader), médecin de stars de sport, ils vont coucher ensemble, va-t-elle tomber amoureuse et accepter cette romance ou continuer sa vie dissolue ?

Rires et déceptions

Le film a bien le ton décalé qui est à la mode en ce moment. Et ca marche, c’est souvent très drôle, certaines scènes sont tordantes mais le film est un peu trop longuet (pour je ne sais quelle raison obscure on a voulu introduire des éléments mélodramatiques et moralistes dans cette farce romantique, peut-être pour lui donner de la profondeur, bon c’est loupé, c’est un divertissement sans rien de plus), du coup les gags peinent parfois à s’enchaîner et le dynamisme du film en est saboté (j’hésite, mais non, pas de jeux de mots avec le chat botté…). On aurait pu facilement couper une bonne demi-heure au montage.

Les deux acteurs principaux, Schumer et Hader, sont des rôdés de la comédie, allons jusqu’à dire des baroudeurs, et apportent chacun une bonne dose d’humour, et chacun avec leur univers bien perso et bien tordu. Ils sont tous les deux NORMAUX (pas des physiques d’Apollon), c’est mieux pour s’identifier, il paraît, encore que j’ai toujours eu du mal à m’identifier à Josiane Balasko ou Daniel Auteuil dans les Hommes préfèrent les grosses (1981, n’hésitez pas à le revoir, il est drôle) et les seconds rôles sont assez réussis, notamment l’anglaise Tilda Swinton qui est amazing dans son rôle d’exécutive woman ultra-égoïste. On recommandera de voir le film AVEC sous-titres, car les dialogues fusent et on perd un peu des gags si on n’a pas l’oreille aguerrie à l’accent New-Yorkais.

Petite turkish delight on the crémeux cake : Le faux film dans le film, concept dans le style des faux trailers de Rodriguez et Tarantino dans Grindhouse : c’est The Dogwalker, où Daniel Radcliffe apparait entouré de chiens tenus en laisse dans un New-York en noir et blanc et échange un dialogue d’une bêtise extraordinaire avec Marisa Tomei, sans doute une parodie de ces réalisations indépendantes New-Yorkaises voulant à tout prix faire du Woody Allen qui fleurissent telle la chienlit dans les fissures du bitume (voir While we’re Young et l’horripilant Obvious Child pour ne citer que ceux-là).

Et la folie, bordel ?

C’est parfois moderne, enfin dans l’air du temps, on remarque avec ce genre de comédie comment la société évolue (cf le boy-friend super bodybuildé mais homo sans le savoir) et qu’on a parcouru de la distance (heureusement) depuis La cage aux folles (1978) qui serait totalement irregardable aujourd’hui.

Mais le combat doit continuer, mes sœurs et mes frères, car malheureusement, malgré ces quelques audaces sous Weight-Watcher, le film, comme bon nombre de comédies romantiques américaines actuelles, tangue entre les gags ultra-osés WTF et le moralisme mainstream, et du coup on nous sert un truc hybride un peu piquant mais tiédasse. On sent qu’on aurait pu nous titiller la glotte rigolaire avec un bon chili mexicain habanero, et à la place on nous enduit d’un fadasse tabasco, c’est frustrant.

Bien sûr, on change la perspective (c’est la femme qui est rebelle, tandis que le mec est « équilibré »), mais pour quel résultat ? Pour en arriver à un final attendu, conventionnel, moraliste et décevant : le bonheur, once again, c’est un homme, une femme un mariage et des enfants (il n’est cependant pas précisé s’il faut aussi une baraque avec jardin et garage).

Youhou, voilà qui fait avancer le débat, on est en 2015 les gars, tic tac badaboum et c’est pas fini. Vous trouvez pas que c’est chiant, vous, qu’on nous serve toujours cette petite morale finale ? Je m’excuse, mais merde.

13
note globale

Fiche technique :

Titre original : Trainwreck
Réalisation : Judd Apatow
Scénario : Amy Schumer
Acteurs principaux : Amy Schumer, Bill Hader, Tilda Swinton, Brie Larson
Sociétés de production : Apatow Productions, Universal Pictures
Pays d’origine : États-Unis
Genre : Comédie
Durée : 125 minutes
Sortie : 18 novembre 2015
Botzky

Obsessionnel compulsif, polytoxicomane, polygame, polyglotte et professionnel de Pole-Dance, Botzky n’a pas une mais mille opinions selon le taux de salinité des saisons. Grâce à Doc Ciné, il peut enfin partager le point de vue schizophrène qu’il porte sur sa maîtresse préférée, Miss 7ème Art, et s’en pourlèche les babines avec un plaisir sanguin à rayures ingénues et perverse.

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