Après avoir sorti un buddy album au sein de son duo “les Casseurs Flowteurs”, Orelsan a annoncé un film au pitch relativement identique, alors le film a-t-il un véritable intérêt ou se contente-t-il d’être une adaptation bête et méchante?
Ca fait cinq ans qu’ Orel et Gringe, deux rappeurs en devenir, se sont fait approchés par deux producteurs, cinq ans sans finir un seul morceau. Leurs producteurs leur posent donc un ultimatum : 24h pour faire un morceau sous peine de ne plus bénéficier de leur soutien. Critique.
Passer du rap à la réalisation, c’est un grand écart auquel Van Damme ne se risquerait pas. Epaulé du réalisateur/chef op’ Christophe Offenstein, Orelsan nous livre une mise en scène certes basique mais plutôt efficace et accompagnée d’une photographie discrète mais soignée. Pour son premier scénario, il cède malheureusement à quelques facilités, en effet, il semble avoir un peu de mal pour certaines scènes plus axées émotion, qui sont parfois un peu lourdes. Cependant, quand il s’agit pour nos héros de faire le bilan et regarder derrière eux, c’est vraiment très touchant et lucide notamment grâce à des dialogues finement écrits (pas surprenant venant du rappeur normand). D’ailleurs ces dialogues et les répliques destinées à être cultes ne sont pas la seule source d’humour puisque celui-ci est souvent basé sur le visuel et les décors parsemés de clins d’oeils à l’oeuvre du duo et à la pop culture.
Quand on s’intéresse à l’équipe du film, un choix intrigue : presque tous les acteurs jouent leur propre rôle, dès lors on peut craindre un manque de talent dans leur jeu, et pourtant…. ils s’avèrent pour la plupart convaincants. Enfin, l’un des gros points forts du film est sa B.O. ainsi que l’usage qu’il en fait. A quelques exceptions près, les musiques restent globalement extra-diégétiques (les personnages ne les entendent pas) mais collent parfaitement aux situations qu’elles accompagnent, aussi bien au niveau de leurs sonorités que de leurs textes qui traduisent les pensées des personnages.
Sans révolutionner le genre et malgré ses maladresses d’écriture, “Comment c’est loin” reste un buddy movie vraiment plaisant, bien construit et au message intéressant, en espérant qu’il serve de tremplin à une éventuelle carrière ciné pour Orel et ses potes.
Ah je suis contente de ta critique.
J’aime beaucoup Orelsan en tant que rappeur et j’esperai que ce film donne quelque chose.
Je suis contente de lire que c’est d’etre la catastrophe. Jspr passer un aussi bon moment que toi.