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Note de la rédaction :

Note de la rédaction :

Ce matin, au réveil, m’est venue une idée,

Commenter, tout en vers, le Café Société

Puis ça m’a fait chier et j’ai choisi la prose.

Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas un grand connaisseur de Woody Allen. Non que je n’aime pas ses films, j’en ai même adoré certains, comme Take Shelter ou There Will Be Blood, mais c’est ainsi, il est des cinéastes à côté desquels on passe bêtement, un peu comme des gens, surtout s’ils sont socialistes.

Alors que je m’apprêtais à rater à nouveau un de ses films, le doigt vigoureux de Doc Ciné s’est pointé vers moi, traversant l’écran de mon ordinateur et la fenêtre Skype qui écrase son élégance naturelle, et m’a dit « Le doigt du cinéma exige que tu chroniques le dernier Woody Allen, sinon je mangerai ta blanquette et prendrai tes enfants ». Ou l’inverse, mais ce n’était pas très engageant, je me suis donc exécuté. Mais comme je suis à la bourre j’ai quand même peur pour mes enfants. J’en ai besoin, voyez-vous, eux seuls sont assez petits pour se faufiler chez les voisins et voler leurs sous-vêtements pour les rendre fous jusqu’à ce qu’ils arrêtent d’écouter Michel Delpech.

En nous plongeant dans l’univers du cinéma des années 30, Woody Allen offre un écrin parfait à l’histoire de Café Society – celle de Bobby (Jesse Eisenberg), jeune juif new-yorkais, envoyé par sa famille pour travailler auprès de son oncle Phil (Steve Carell), agent des stars, et qui ne tardera pas à tomber amoureux de Vonnie (Kristen Stewart), une des assistantes de ce dernier. Drôle, rythmé par le jazz, la voix off de Woody Allen et une narration dense, alimentée notamment par les péripéties de la famille de Bobby, Café Society est également une réussite formelle. Elégante et fluide, bénéficiant d’une photo très soignée, sans doute due à la présence au poste de Directeur de la photographie de Vittorio Storaro, la mise en scène s’avère très réussie et fait du film un des plus beaux de Woody Allen. La lumière, en particulier, est très travaillée, parfois à l’excès, à l’image de l’effet de surexposition qui entoure Kristen Stewart pour souligner sa beauté, assez dispensable.

A ce charme formel s’ajoute celui des deux interprètes principaux, Jesse Eisenberg et Kristen Stewart. Le premier, avec un faux air d’alter ego de Woody Allen, incarnant parfaitement un jeune homme à la fois timide et hésitant mais déterminé et entreprenant, tant avec les femmes qu’en affaires. La seconde, tiraillée entre deux amours, déployant un charme ravageur, délicat et énergique.

En comparaison la prestation de Steve Carell, rigide et monocorde, apparaît assez faible.

Malgré ces qualités, Café Society laisse à ses spectateurs un sentiment de frustration, dû au fait que cet amour aussi contrarié que merveilleux passe sur ses protagonistes sans pleinement les atteindre. Certes, on n’attend pas de Woody Allen un nouveau Two Lovers mais manque à son récit une dimension dramatique qui le prive d’une certaine force et l’empêche de nous laisser un souvenir autre que celui d’une œuvre charmante, malheureusement seulement charmante.

14
Note globale
Ghost Writer

One Comment

  • babouk79 dit :

    C’est bien aussi les films juste charmants, ça me donne envie de le voir. Et puis, Woody Allen ne peut pas faire chaque année un grand film 😉

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