Le marketing autour du film Ça a été réussi et pour le moins envahissant. Street et social marketing, relais abondant du moindre avis positif, tout a été (bien) fait pour que Pennywise prenne ses aises tout en haut d’un box-office bien timoré. Ni complètement raté, ni aussi génial que la presse s’évertue à le présenter, Ça est un film d’horreur honnête, ayant des choses à raconter, avec une production value ébouriffante et c’est déjà pas mal. Critique.
Dans la petite ville de Derry, les enfants disparaissent mystérieusement les uns après les autres. Durant ce temps, un groupe de sept enfants se forme et s’unissent après avoir tous été confrontés à des événements horribles et étranges : la rencontre avec « Ça ». Il s’agit d’une créature sans nom (croque-mitaine), capable de se transformer en ce qui nous fait le plus peur dans l’unique but de nous tuer afin qu’elle puisse s’alimenter. Sa forme préférée, parmi ses multiples transformations, est celle d’un clown. Constatant que « Ça » peut avoir un lien avec les mystérieuses disparitions d’enfants, le « Club des Ratés », s’étant ainsi nommés les sept enfants, décide de prendre les choses en main en partant à la recherche de la créature.
L’atout majeur de cette nouvelle version de Ça repose essentiellement sur la qualité des choix artistiques : transposition dans les années 1980, permettant au public-cible d’avoir encore plus d’empathie pour les personnages, une réinterprétation du clown, à l’opposé du Pennywise bavard et jovial de la version TV de Tim Curry, la qualité artistique des costumes (y compris du clown), des décors et cet aspect un peu vintage qui est loin d’être déplaisant.
La force originelle du récit de Stephen King, à savoir le fait de s’appuyer sur les peurs d’enfance et de les transposer dans un univers ultra-réaliste, a été respecté. Si bien que ce clown 2.0 s’avère bien plus effrayant que la version interprétée par Tim Curry. Pennywise devient un atout majeur, certes moins marquant que le précédent sur le plan symbolique, mais avec un regard et une dentition suffisamment dérangeants pour vous marquer durablement…
Ceci étant, nous avons tout de même quelques réserves sur Pennywise : il fallait oser en faire un personnage plus mystérieux, néanmoins il en devient parfois un brin ennuyeux. Bien sûr, s’il paraît difficile de dire qu’un clown meurtrier soit à proprement parler ennuyeux, il n’en demeure pas moins que l’interprétation de Skarsgård mise plus sur sa gestuelle et sur les CGI que sur son jeu d’acteur. Le problème étant que sur ce point-là, Tim Curry est bien plus impressionnant que Skarsgård.
De manière générale, le montage et le découpage du film ne parviennent pas totalement à retranscrire l’ambiance horrifique de l’histoire originale. Si bien que le rythme du film repose essentiellement sur la succession de scènes horrifiques. Ce rollercoaster émotionnel ne rend pas justice à la qualité d’écriture des personnages et à la puissance du jeu de l’ensemble du casting, mention spéciale à Sophia Lillis (Beverly) et Finn Wolfhard (Richie).
Néanmoins, le seul vrai problème étant l’omniprésence de l’humour venant gâcher bien trop souvent la tension de certaines scènes : il est vrai qu’on a du mal à avaler qu’un enfant ait la présence d’esprit de sortir une blague sur la mère de ses compagnons ou sur son pénis quelques secondes après avoir échappé à une attaque de Pennywise. Mais il faut croire que c’est l’air du temps du second degré généralisé qui veut cela… Après tout, peut-être que si le clown faisait moins de danses absurdes et avait un comportement plus ostensiblement effrayant les enfants feraient moins de blagues ?
S’il y a quelques problèmes dans la conduite du récit et dans certains (très peu ceci dit) choix de mise en scène du décidément très doué Andrés Muschietti, Ça est un bon film d’horreur qui se sort haut la main des écueils habituels des franchises d’horreur contemporaines.
Salut,
La nouvelle version de « Ça » est vraiment flippante ! L’histoire de Georgie m’a beaucoup touché. 🙁 Je ne m’attendais pas à ce qu’il meurt dans le remake. Par contre, la scène de danse est hilarante et j’ai beaucoup rigolé.
Ciao