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Black Panther de Ryan Coogler – Critique

By 19 février 2018Critiques
black panther
Note de la rédaction :

Dans le monde de Marvel, il est de plus en plus difficile d’innover et de proposer des fictions qui sortent de l’ordinaire. Voué à répéter inlassablement un schéma cyclique et sans réel fulgurance, aujourd’hui le film Marvel tente de rassembler les foules en proposant une rupture artistique. Depuis Jon Favreau jusqu’aux frères Rousso, le Yes man a toujours été de rigueur, c’est à dire un réalisateur qui suit avec attention les suggestions de la production tout en s’effaçant pour le film. Cependant il ne faudrait pas oublier la vaine tentative de Marvel avec Joss Whedon, de vouloir laisser un peu de liberté à son réalisateur. Le premier Avengers sera un succès mondial, contrairement à son successeur, L’ère d’Ultron qui fera couler beaucoup d’encre à cause de nets désaccords artistiques entre la Maison des idées et Whedon. Aujourd’hui Disney souhaite redonner une chance à ses artisans laissant le feu vert à Taika Waititi pour Thor Ragnarok et à Ryan Coogler pour Black Panther. Est-ce une bonne idée ? C’est ce que nous allons voir dès à présent.  Critique.

Résumé : Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…

Depuis Creed, le réalisateur Ryan Coogler bénéficie d’une renommée mondiale. Elle n’a pas échappé à Mickey qui lui a rapidement proposer la réalisation du film Black Panther. Malgré son statut de divertissement et de Blockbuster, doublé de film de Super Héros, la communauté de fans attendait avec un espoir teinté de crainte le premier film de la licence avec une portée politique qui puisse enfin représenter un parti-pris culturel en évitant les sempiternels clichés. Le pari était brûlant, risqué et attendu par le monde entier.

Le résultat est revigorant, rafraîchissant et novateur à certains égards. Evidemment, le film n’est pas exempt de défauts, cependant il rassure quant à l’hypothétique avenir du cinéma de Super-héros en ajoutant quelques années de vie supplémentaires. Un nouveau monde, une flopée de personnages de rigueur pour créer un nouvel univers de super-héros.

Une inquiétude subsistait quant à la superficialité du film par la volonté de faire découvrir en un film le Wakanda, ses personnages et l’ensemble de sa culture. Il n’en est rien, tant le travail de fond a été appliqué et précis. La recherche de décors afro-futuristes a donné une certaine saveur au film. Le tout s’avère être un écrin de nouveauté qui peut surprendre le spectateur fan de Marvel. Le travail architectural fait illusion et les détails nous aident à nous immerger. Il est cependant regrettable que de nombreuses scènes pleines d’effets spéciaux soient bâclées. Le Wakanda peut parfois subjuguer ou surprendre par un fond vert mal incrusté.

L’intrigue est quant à elle assez différente des canons marveliens, tant elle évoque un univers Shakespearien s’appuyant sur une lutte intestine pour le trône.  Le cousin de Black Panther, Erik Killmonger, joué par le merveilleux Michael B. Jordan, souhaite récupérer le trône et ce par tous les moyens afin de réparer de nombreuses injustices qui auraient pu être résolues si le peuple du Wakanda était intervenu. Killmonger est un des ennemis les plus efficaces qu’on ait vu dans le MCU, par son charisme, ses intentions qui reflètent un sentiment d’injustice vécu. La force du personnage s’inscrit dans la possibilité de s’identifier à lui, bien qu’il ne représente au final qu’un regard troublé par une rage profonde. Le premier adversaire du film est aussi extraordinaire par le jeu de son interprète Andy Serkis qui devrait davantage sortir de ses rôles en capture mouvement pour nous proposer de pareils rôles. Il en est de même de l’autre côté du miroir, Chadwick Boseman a l’étoffe d’un roi même s’il se fait dévorer par le casting féminin avec Lupita Nyong’o et Danai Gurira.

Cependant il y a dans le lot un agent de liaison du MCU, Everett K. Ross joué par Martin Freeman. Bien qu’il soit un acteur talentueux, son personnage n’a pas vraiment d’intérêt, et ses quelques scènes semblent alourdir le film. La bande originale varie entre le Hip Hop de Kendrick Lamar et une orchestration composée par Ludwig Göransson. Une composition avec ses fulgurances et ses temps morts que ce soit chez Göransson ou dans le rap de Lamar.

Ecrasé par l’arrivé du nouveau film choral Marvel Infinity Wars, Black Panther semblait voué à passer inaperçu. C’est à travers la fraîcheur du film, et l’envie d’authenticité des artisans que la panthère ne s’est pas laissée écraser par le pachyderme Avengers 3.  

Pancake

Jeune scénariste, étudiant à Paris-Sorbonne et éventuellement critique de film

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