Il y a 3 ans, Arte lançait l’émission web “BiTs”, émission qui vient d’arriver à son 100ème épisode. A cette occasion, on a décidé de vous dire pourquoi on l’aime tant, histoire de faire découvrir à certains d’entre-vous ce fondamental de la culture geek.
La pop culture a toujours été profondément ancrée dans la société et la culture geek n’en est qu’une variante récente. Pourtant cette culture est suivie d’une mauvaise réputation qui la qualifie presque illégitime, voire de sous-culture. Et c’est là que l’émission de Rafik Djoumi est importante.
Chaque épisode de BiTs est la preuve, que cette culture geek, partagée par de nombreux individus, repose sur de vastes mythologies, sur des patrimoines variés, voire universels, qui parlent à un public très large (en témoignent l’épisode 100 sur les Pulps et celui sur le Monomyth par exemple). Il n’est jamais question d’élever un art ou une culture au dessus d’un(e) autre : cinéma, jeu vidéo, musique, bande dessinée, littérature et culture web sont traités avec le même respect et la même passion (enfin une émission qui attribue ses lettres de noblesses aux très drôles Youtube poop*). En plus de cette diversité,la culture geek se renouvelle constamment, ce qui empêche l’émission de tourner en rond.
Mais attardons-nous maintenant sur le contenu de l’émission, sur son traitement des thématiques abordées. N’ayant qu’environ 10 minutes par semaine pour s’exprimer, l’émission doit être efficace et concise pour traiter son sujet dans sa globalité sans perdre les novices et tout en en gardant l’intérêt des aficionados. Chaque épisode suit le fil de la voix off de Rafik Djoumi, claire et synthétique, reliant parfaitement les extraits (dont nous reparlerons) et les entretiens. Ces entretiens, justement, permettent de donner un certain cachet, une certaine crédibilité aux yeux des plus sceptiques. En effet, ces auteurs, intellectuels et autres artistes parlent avec pertinence de sujets dont il révèlent une profondeur à côté de laquelle on a pu passer auparavant.
Il est aussi important de souligner le soin apporté au visuel de l’émission. Au delà d’un design récurrent plutôt joli (générique typographies…), le réalisateur Joseph Vasconi et le monteur Antoine Kerninon ont réussi à créer un vrai rythme fluide. Le choix et le placement des extraits, par exemple, est très travaillé; que ce soit pour illustrer un propos, faire sourir, laisser le temps au spectateur de digérer les nombreuses informations qu’il vient d’entendre… ça fait toujours mouche. Couplés avec les entretiens face caméra et la voix off, ces extraits assurent une continuité très cohérente, comme si tous ces éléments se répondaient et racontaient la même chose.
BiTs est donc une émission importante, qui traite avec amour d’une pop culture sous-estimée mais qui, pourtant, nous marque profondément et fait partie intégrante de notre quotidien. Foncez.