« A Star Is Born » est un film réalisé par Bradley Cooper sorti en France le 3 octobre 2018. Avec Bradley Cooper, Lady Gaga, Sam Elliott, Anthony Ramos…
Le Pitch
Jackson Maine est une star et remplit les stades avec sa country folk et sa voix rauque. Mais Jackson a eu une enfance de merde, et une légère tendance aux addictions. Un soir, il rencontre Ally, une serveuse somme toute assez banale, mais avec une voix qui dépote.
La Critique
3ème remake du film « Une Etoile est née » sorti en 1937, puis en 1954 avec Judy Garland, puis en 1976 avec Barbra Streisand, « A Star Is Born » sauce 2018 était prévu d’être réalisé au départ par Clint Eastwood avec Beyoncé dans le rôle de la débutante, puis Esperanza Spalding fût envisagée, et c’est le duo Bradley Cooper / Lady Gaga qui remporte le projet en 2016, permettant à Bradou de faire ses premiers pas comme réalisateur.
Abonné aux rôles de mec un peu en vrac (« Silver Lining Playbook« , « Burnt« ), Bradley Cooper parait donc tout indiqué pour jouer Jackson Maine, la star narcissique alcoolique qui tombe amoureux de l’inconnue qui lui vole la vedette. À cela, ajoutons une participation au scénario, à l’écriture des chansons, les interprétant lui-même, et enfin, son premier film comme réalisateur, « A Star Is Born » assoit donc son statut de couteau suisse. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’en sort plutôt bien. Un peu crado et transpirant, parfois mettant le spectateur mal à l’aise, Bradley Cooper a mis du cœur à l’ouvrage dans son film, dans lequel le duo avec Lady Gaga fonctionne au poil.
D’ailleurs, parlons-en, de Lady Gaga. Je t’avertis, lecteur doc cinéphile, que mon avis n’est pas du tout objectif. Fan de Lady Gaga depuis 8 ans, ayant passé énormément de temps à expliquer qu’elle n’était pas qu’une greluche péroxydée à qui voulait l’entendre, j’obtiens enfin gain de cause grâce à « A Star Is Born ». Autant vous dire que son interprétation en tant que qu’actrice n’a d’égale que son talent de auteure // compositrice // interprète. J’entends déjà certain(e)s dire qu’elle est « moche », pourtant elle n’a jamais été aussi belle qu’au naturel dans ce film. Quand bien même, on s’en fout un petit peu. Difficile de démêler ce qui relève de la fiction et de la biographie dans l’histoire d’Ally. On y retrouve des allusions à son nez et son physique (« trop moche pour réussir »), aux tenues extravagantes, à la pop soupe de ses débuts, au formatage MTV pour réussir. Si le personnage d’Ally dépend beaucoup de l’avis des hommes qui l’entoure (son père, son mari, son manager), Lady Gaga, elle, a toujours gardé une indépendance et une main de fer sur la gestion de sa carrière, pouvant se permettre de faire du piano/voix en bas résille, un concert jazz avec Tony Bennett, ou sortir un album folk country. Artiste complète, il ne manquait plus que ce rôle sur grand écran (après celui d’American Horror Story pour lequel elle avait gagné un Golden Globe en 2016) pour faire taire les rageux qui ne voyaient en elle qu’une potiche à la sortie de « Just Dance ». A la fois son personnage et son contraire, Stefani Germanotta n’a donc plus rien à prouver à personne.
À ce duo d’exception s’ajoutent des seconds rôles surprenants mais réussis: Sam Elliott (le vieux cowboy à la fin de The Big Lebowski), Anthony Ramos (révélation de la série « Nora Darling n’en fait qu’à sa tête« ), une courte mais saisissante apparition de Dave Chappelle, et les potos d’Alias, Ron Rifkin et Greg Gunberg.
Bien que « A Star Is Born » reste un film assez cliché dans son écriture et tout de même lourd en pathos, héritage de ses précédentes versions, il met en lumière ses deux stars multifonctions, tous deux artistes complets qui portent le film de bout en bout avec une complicité certaine, jusqu’à la dernière larme.
Un quasi sans faute.