Critique de Maryland d’Alice Winocour. « Tout d’abord, merci de ne pas être aller voir le Lelouch » commence Alice Winocour, réalisatrice d’Augustine, venue présenter son nouveau film au Festival du film Francophone d’Angoulême (film également sélectionné pour Un Certain Regard au Festival de Cannes). La salle rit et applaudit. A la même heure est projeté quelques mètres plus loin Un + Une la « grosse machine » avec Jean Dujardin. « Aujourd’hui, ça sera juste Alice Winocour sans Matthias Schoenaerts, mais j’espère que vous aimerez cette histoire d’amour un peu bizarre » elle poursuit. Ah, pas de Schoenaerts en chair et en os, mais vu la chaleur existante dans la salle, on aurait frôlé la combustion spontanée collective.
Vincent (Matthias Schoenaerts) est soldat et revient d’Afghanistan. Traumatisé par son expérience plus qu’il ne veut l’admettre, il est sujet à des hallus et autres tremblements. En attente de savoir s’il peut repartir ou pas, il accepte un job : faire la sécurité à la résidence Maryland et garder un oeil sur la femme (Diane Kruger) et le fils d’un riche libanais.
N’ayant pas vu Augustine, je découvre donc le cinéma de Winocour. Bon, pour être honnête, si il y avait pas eu Schoenaerts dedans, j’y serai peut-être pas allée non plus. Winocour a réuni ici plusieurs ingrédients qui fonctionnent bien : Schoenaerts, qui pourrait jouer une feuille de PQ que ça restera brillant et électrique, un décor somptueux, une intrigue simple mais efficace, une tension savamment dosée, une musique originale de Gesaffelstein. Le film est plutôt particulier, notamment dans son rythme, singulier et décalé, voire arythmique.
Un film inclassable et réussi.