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Les franchises et les super-héros vont-ils tuer le cinéma ?

By 22 juin 2015novembre 19th, 2019Gros plan
marvel-movie

L’incapacité de Marvel à confier les rênes d’une de ses productions à un véritable auteur (le départ précipité d’Edgar Wright lors de la pré-production d’Ant-Man en est le symptôme…) n’a aucun impact sur le succès de ses films : Ant-Man est un véritable carton qui s’ajoute à ceux des Avengers et des Gardiens de la Galaxie. Et pourtant n’est-ce pas le chant du signe de ce type de films ? Non bien sûr… Par contre, c’est peut-être tout simplement le chant du cygne… du cinéma…
Les super-héros nuisent-ils réellement à la diversité du cinéma hollywoodien ? Plus largement, les franchises vont-elles définitivement étouffer toute créativité ? Réponse ici, maintenant.

Après la sortie de Birdman et sa critique acerbe de l’industrie hollywoodienne et surtout, d’après moi, sa critique du très « culturellement correct » milieu artistique new-yorkais, il était temps de se poser la question qui tue : les super-héros nuisent-ils réellement à la diversité du cinéma hollywoodien ?

Pour répondre à cette question, il faut élargir un peu le débat et se demander si les franchises, et non pas seulement les films de super-héros, vampirisent le cinéma contemporain. En effet, pour pouvoir avoir des éléments de comparaison chiffrés avec les décennies passées, nous sommes obligés d’élargir le débat en incorporant les franchises. Car d’une part, il serait totalement idiot de critiquer les films de super-héros uniquement car ils sont des films de super-héros et, d’autre part, à mon avis, les films de super-héros ne sont pas la cause mais la conséquence d’un phénomène plus global qu’on pourrait résumer en 4 mots : la frilosité des studios.

En effet, à mon sens, les films de super-héros sont la quintessence des franchises modernes : ils se fondent sur une oeuvre matrice, les comics (pour la plupart), et sont déclinables à volonté. Et c’est bien cela que les studios apprécient dans les franchises Marvel (Avengers, Les Gardiens de la Galaxie, Docteur Strange, Spider-Man et toute la clique) ou DC Comics (Batman, Superman, Green Lantern, Red, Watchmen et toute la clique) : ce n’est pas tant l’oeuvre qui les intéresse (bien qu’elle soit très bien, la question n’est pas là, hein…), mais le fait que la somme de tous ces super-héros soient déclinables à volonté.

Pris dans la nasse de la machine à fabriquer du rêve, les super-héros sont devenus des marques qui, pour peu que les créatifs aient trouvé la recette pour les mettre en valeur, sont faciles à exploiter. Ainsi, les studios ont fait un pari simple : le public connaît déjà cette oeuvre , il est prêt à se déplacer en masse pour aller voir ces films à la condition, bien sûr, qu’on lui fournisse un produit de qualité.

Par conséquent, il y a peu de risques pris sur le développement de l’histoire et des personnages, par contre les studios peuvent à loisir faire et défaire leur saga à coup de suites, de prequels ou de reboots sans risque de perdre le public.

Attention, la qualité artistique de ces films n’est pas à remettre en cause, la seule critique sous-jacente dans mon propos est l’effet de masse que cette stratégie des studios entraîne.

Cette mise au point faite, il nous faudra répondre à 3 questions :

1 : Y-a-t-il plus de films de franchises aujourd’hui (et dans les années futures) qu’hier ?

2 : Ces films ont-ils plus ou moins de succès qu’hier ?

3 : Ces films nous empêchent-ils de voir autre chose ? La diversité est-elle en danger ?

Batman-Batman

1 : Y-a-t-il plus de franchises aujourd’hui (et dans les années futures) qu’hier ?

Comment répondre à la question ? J’ai trouvé des bilans chiffrés, mais ils ne me satisfaisaient pas complètement car ils ne prenaient en compte que les plus gros succès au box-office, or justement, ces franchises sont faites pour cartonner, donc pour moi l’étude était biaisée. Il a donc fallu que je me coltine à la tâche et que je compte, année par année, tous les films sortis depuis plus de 40 ans ! Vous pouvez me dire merci (ou vous moquez de moi, je vous laisse en juger).

Attention, je préfère vous prévenir, cela n’a pas été évident à calculer : j’ai dû faire des choix et autant vous dire que ces choix peuvent être discutables… J’ai donc inclus dans le terme franchise : les remakes (Robocop 2014 par exemple mais aussi les remakes de films plus anciens : King Kong ou Les Aventures de Mr Deeds), les suites (la saga Rocky ou Souviens-toi l’été dernier par exemple), les films tirés de comics, de dessins-animés et même de contes (Tintin, Cendrillon, Peter Pan, Zorro…). Et j’ai inclus certains films tirés de romans ou de la littérature plus classique dont l’identité repose sur un nom connu par le public (Moby Dick par exemple).

Donc, pour en avoir le coeur net, j’ai sélectionné trois Studios dont l’aura et la qualité du travail ne pourra pas être remis en cause : Columbia Pictures, Paramount et 20th Century Fox. En plus, l’avantage de ces trois studios est qu’ils ont la réputation d’être des studios plutôt qualitatifs et n’ont pas hésité à produire des premiers films par le passé. En outre, les autres studios, en premier lieu Warner (propriétaire de DC Comics) et, surtout Disney (propriétaire de Pixar et de Marvel), sont devenus des machines à produire des franchises ces dernières années.

J’ai donc privilégié la mesure (croyais-je…) pour ne pas gonfler artificiellement les résultats de mon analyse.

Nous commencerons par (1) Columbia Pictures, puis (2) Paramount et enfin (3) 20th Century Fox.

1. Columbia Pictures :

  • Années 1970 : 8 films sortis sur un total de 219 sont des franchises
  • Années 1980 : 7 films sortis sur un total de 157 sont des franchises
  • Années 1990 : 20 films sortis sur un total de 164 sont des franchises
  • Années 2000 : 32 films sortis sur un total de 181 sont des franchises
  • Années 2010 à 2015 : 23 films sortis sur un total de 74 sont des franchises

2. Paramount :

  • Années 1970 : 9 films sortis sur un total de 183 sont des franchises
  • Années 1980 : 28 films sortis sur un total de 155 sont des franchises
  • Années 1990 : 19 films sortis sur un total de 158 sont des franchises
  • Années 2000 : 28 films sortis sur un total de 160 sont des franchises
  • Années 2010 à 2015 : 34 films sortis sur un total de 88 sont des franchises

3. 20th Century Fox :

  • Années 1970 : 15 films sortis sur un total de 160 sont des franchises
  • Années 1980 : 14 films sortis sur un total de 177 sont des franchises
  • Années 1990 : 25 films sortis sur un total de 161 sont des franchises
  • Années 2000 : 39 films sortis sur un total de 167 sont des franchises
  • Années 2010 à 2015 : 47 films sortis sur un total de 115 sont des franchises

Columbia Pictures : Les Franchises au cours des décennies

Années 1970-80

3%

Années 1980-90

4%

1990- années 2000

12%

2000-2010

18%

Années 2010-2015

31%

Paramount : Les Franchises au cours des décennies

Années 1970-80

5%

1980-90

16%

1990 - années 2000

12%

2000-2010

18%

Années 2010-2015

39%

20th Century Fox : Les Franchises au cours des décennies

Années 1970-80

9%

Années 1980-90

8%

1990-2000

16%

2000-2010

24%

Années 2010-2015

41%

Un phénomène marginal devenu omniprésent

Les pourcentages parlent plus que tout autre discours. Les franchises sont devenues la norme.

Hier ,très marginales, à peine 6% des productions, en moyenne, elles se sont généralisées à partir du début des années 2000. Elles représentent, désormais, entre 31% et 41% de l’ensemble des productions de trois des plus importants studios hollywoodiens !

Il y a plusieurs causes qui peuvent expliquer ce phénomène. Tout d’abord, les studios développent de plus en plus les coproductions opportunistes : ils s’associent ainsi à d’autres médias pour développer des projets autour de succès littéraires (Harry Potter en tête, mais pensons également à toutes les adaptations de « produits » de la littérature jeunesse), d’émissions de TV (Les Simpson, South Park, Bob l’Éponge mais aussi Jackass et autres projets issus de la comédie TV). C’est simple : pas un succès littéraire grand public ne passe à travers une adaptation au cinéma. Attention, ce n’est pas forcément une mauvaise chose : c’était déjà la cas du Parrain et des Dents de la mer dans les années 1970…

Plus largement, tout succès, quel qu’il soit, est susceptible d’être adapté au cinéma.

Pas de prise de risque

C’est pour cela que les suites ont vu leur nombre exploser en quelques décennies. Dès qu’un film touche un large public, les studios y voient une opportunité de faire un succès à un moindre coût. Car tout est une question d’investissement. Les films coûtant de plus en plus cher à développer, à cause de l’explosion des salaires, de la course à la technologie et, par conséquent, de l’accroissement des équipes techniques, les studios ne veulent plus prendre de risque.

C’est la course à la recherche du succès assuré. Les studios, qui ont certes toujours été guidés par la recherche du profit, ne sont plus des machines à rêve (comme ce fut le cas au temps de l’Âge d’or d’Hollywood), mais plutôt des pompes à fric. C’est simple, le travail de producteur devient presque un boulot d’assureur tous risques : amis d’AXA et Allianz, à vos CV, Hollywood finira bien par recruter directement dans vos métiers !

Au secours, Spielberg et Lucas !

Une conférence de Steven Spielberg et de George Lucas devant les étudiants de l’école de cinéma de l’Université de Californie du Sud (USC) avait fait grand bruit au printemps 2013 (voir la retranscription de la conférence ici). Initialement invités pour booster les apprentis cinéastes, les deux réalisateurs, qui, ironie du sort, avaient eux-mêmes modifié durablement la manière de concevoir le business model du cinéma grand-public 40 ans plus tôt, ont fait part de leur pessimisme sur l’avenir du cinéma.

Pour George Lucas : « les studios font des films uniquement pour l’argent ». Et par conséquent : « leurs points de vue sont de plus en plus étriqués et les gens vont finir par se lasser. »

À l’époque de la conférence, Steven Spielberg venait de sortir Lincoln et George Lucas de produire Red Tails, pourtant deux films à relativement gros budgets. Mais, il semblerait que même ces films ne soient plus assez gros pour entrer dans les plans des studios ! Ainsi, les « deux fantastiques » du cinéma mondial regrettent que les studios préfèrent se concentrer sur 2 ou 3 gros films à plus de 250 millions de dollars par an, plutôt que de s’intéresser à plusieurs projets originaux et personnels. Selon eux, c’est tout l’esprit d’Hollywood qui est en train de disparaître. Ils finissent par rappeler que, malgré le poids de leurs noms, ils ont de plus en plus de difficulté à monter leurs films. Ils suggèrent que, même pour eux, l’avenir du cinéma fait par des auteurs (au sens de créateurs) se situe du côté de la VOD !

Pour Steven Spielberg, « Il y aura une implosion le jour ou trois-quatre, voire une demi-douzaine, de ces films aux budgets énormes vont se planter, et le modèle va encore changer. » Ce cataclysme est loin d’être hypothétique. Cette critique surprenante n’est pas l’oeuvre de deux réactionnaires qui ont du mal à gérer l’évolution récente du cinéma numérique. Ces géants du cinéma ont créé, eux-même, l’entertainment moderne et le concept de blockbusters avec Les Dents de la mer et Star Wars. Ils ont créé, tout au long des années 1980, un cinéma à la fois inventif et résolument tourné vers le grand-public. Aujourd’hui encore, ils sont dans le système, créent, produisent et proposent de choses convaincantes. Il serait peut-être temps qu’on les écoute un peu…

Steven Spielberg prédit un modèle reposant sur un cinéma spectacle autour de grandes salles en 3D immenses avec un prix d’entrée beaucoup plus élevé (il parle de 50 à 150 dollars !) et les films projetés seront des films spectacles, reposant sur la technologie, qui resteront en salle pendant des années comme une pièce de théâtre à Broadway ou un spectacle à Las Vegas. Les films plus classiques, eux, seront cantonnés à la VOD.

Ce phénomène n’est-il d’ailleurs pas déjà en cours ? Regardez l’explosion des séries TV en VOD et le nom des réalisateurs qui les dirigent : Jane Campion, Martin Scorsese, Steven Soderbergh et bien d’autres ont d’ores-et-déjà franchi le pas.

2 : Les franchises ont-elles plus de succès que les films d’hier ?

En effet, à la limite, si ces films marchent davantage que les films « classiques » d’hier, on pourrait se dire que les studios ont trouvé un filon et ont raison de l’exploiter. Mais qu’en est-il vraiment ?

Un rapport sur l’uniformisation du cinéma hollywoodien intitulé « Mémo pour Hollywood : vous ne pouvez pas tous avoir du succès en faisant la même chose », écrit par l’analyste Doug Creutz a jeté un pavé dans la mare au début du mois de février. Ce que le rapport dénonce n’est pas le mode de production des blockbusters actuels, mais plutôt le filon utilisé : celui des super-héros. Comme je vous le disais précédemment, les films sur les super-héros sont la quintessence du modèle des franchises : ils développent des univers gigantesques et une marque forte, le tout étant déclinable à l’infini.

Alors que trois films de super-héros (on a envie de dire « seulement ») sortiront en 2015 (Avengers : Age of Ultron en mai, Ant-Man en juillet et les 4 Fantastiques en août), pas moins de 7 films de super-héros sortirons en 2016 et 10 films sont déjà programmés pour 2017 !

Les sorties prévues de films de super-héros :

Les blockbusters à la rescousse du cinéma ?

Doug Creutz s’alarme, dans son rapport, de l’état du box-office alors que les studios resserrent tous leurs stratégies autour des seuls blockbusters :

« Nous sommes de plus en plus soucieux envers les stratégies quasi-identiques des grands studios, qui risquent d’endommager l’industrie et accélérer les tendances séculaires négatives déjà existantes. » (Voir l’article du Hollywood Reporter à ce sujet).

L’analyste s’appuie sur un constat : l’été 2014 a été « l’un des pires qu’ont connus les Etats-Unis depuis la sortie du premier Star Wars en 1977. » Ce malgré la présence de nouveaux épisodes d’X-Men, Spider-Man, Dragons ou Transformers, plus ou moins bien reçus mais symptomatique d’un« sytème de récit qui paraît de plus en plus vicié » et du fait que « les studios mettent de plus en plus d’oeufs dans le même panier de la franchise. » (cité dans Allo Ciné)

Pour ne rien arranger, tous les studios se sont focalisés sur un type de blockbusters pour les années futures : les films de super-héros.

Les franchises par studios :

Selon l’analyste, « l’histoire suggère – et l’animation nous a apporté de nombreuses preuves – que plus le nombre d’un film d’un genre donné augmente, plus le score moyen de chacun diminue, et que les plus forts ne sont pas à l’abri du phénomène. »

Qu’est-ce que cela veut dire ? Et bien tout simplement que, même si tous ces films sont très bons, bien réalisés, bien joués et jouissent d’un bon marketing, le public friand de ce type de films n’est pas extensible. J’irai plus loin : un film de super-héros demeure, malgré la démocratisation de ces univers très particuliers, un film de genre et tout le monde n’adhère pas forcément à ce genre là…

Arrêtons de nous voiler la face : les comics sont un genre très précis et, même si on essaye de nous faire croire que tout le monde en a lu quand il était petit, c’est loin d’être le cas. C’est un peu comme ceux qui nous ont fait croire que dans les années 1960 ils écoutaient le Velvet Underground, alors que le 1er album s’est vendu à 10 000 exemplaires monde (on parle d’une époque où le téléchargement n’existait pas…).

Doit-on, pour autant, dire qu’il s’agit d’un effet de mode ? Non évidemment ! Mon propos est de dire que les films de super-héros, tout comme les comics, appartiennent à un genre particulier qui plaira toujours à une partie du public mais qui finira par lasser les autres, bien que la geeks culture ait infiltré toutes les strates de la société.

Ainsi, si on sait que, à priori, quelques gros films comme Avengers 2 ou Les Gardiens de la Galaxie 2 vont cartonner, d’autres blockbusters risquent d’en faire les frais : la nouvelle franchise Jurassic World, celle de Terminator, celle de Mad Max, Les 4 Fantastiques, les reboots de Batman et Superman de DC Comics ? Les paris sont lancés…

3 : Ces films nous empêchent-ils de voir autre chose ?

Pour ma part, étant plutôt intéressé par le cinéma de super-héros mais n’ayant pas envie de ne voir que cela, c’est cette question qui me turlupine.

Dans Birdman, Alejandro González Iñárritu se moque des snobismes de la société du spectacle, mais il lance quelques pics bien senties à l’encontre de ces acteurs qui jouent tous dans des films de super-héros et qu’il est désormais difficile d’approcher pour leur proposer autre chose. En 2015, beaucoup de grands noms du cinéma seront à l’affiche dans des films de super-héros et on peut se demander si c’est vraiment nécessaire : est-il réellement intéressant de voir la silhouette de Robert Downey Jr se mouvoir sous son armure  ? Bien sûr, j’exagère un peu, lui-même milite pour avoir de moins en moins de scènes caché sous son masque, ce qui a d’ailleurs donné des scènes passionnantes entre lui et son double robotique dans Iron Man 3. Mais je suis sûr que vous comprenez mon propos.

Le pire du pire étant bien sûr le manque de diversité dans les multiplexes cinématographiques. Ces derniers prenant peu à peu la place des cinémas de quartier, il faut bien entendu que les promoteurs amortissent leur investissement en essayant de remplir un maximum leurs salles. Comment faire ? Éviter comme la peste toute forme de risque et miser sur la bonne grosse recette qui a eu un succès ces dernières années.

Du coup, les studios ne prennent plus de risque, les diffuseurs non plus, les acteurs tournent 4 à 6 mois par an dans des blockbusters et les réalisateurs n’arrivent plus à monter leurs films, faute de budget, le budget d’un film de super-héros étant 10 fois plus important qu’un film lambda. On voit bien vers quel avenir on se dirige…

L’évolution du nombre de franchises :

Une mode ça ne dure pas éternellement

Et pourtant, ces films de super-héros ne gagnent pas plus d’argent que les autres blockbusters… Donc, il s’agit bien d’une mode passagère, mais pour combien de temps ? Ne sera-t-il pas trop tard pour le cinéma hollywoodien ? Va-t-il subir la crise que certains redoutent ?

Succès au box-office des franchises :

Dans les années 1970-1980, l’industrie du cinéma se focalisait sur le duo acteurs célèbres et producteurs (qui eux-mêmes étaient des créatifs). Il y avait déjà des franchises : Les Dents de la Mer, Star Wars, Indiana Jones, Mad Max, Halloween, Freddy, Le Flic de Beverly Hills, Die Hard… Mais, elles étaient peu nombreuses et partaient toutes d’un modèle économique empirique : un film avait du succès au box-office, donc il avait le droit à une suite (voire 2, 3 ou 10 !)

Le bouleversement arrive au début des années 2000 quand on décide de tourner les Harry Potter. On savait dès le départ qu’ils seraient sept et le studio a organisé la production en fonction de cela. Ce qui revient à dire que le studio avait quasiment anticipé les succès sur plusieurs années ! C’est à peu près le même phénomène qui s’est passé pour la prélogie de Star Wars.

Dès lors, le système s’est restructuré autour des franchises. Le projet et le cahier des charges technique sont devenus plus importants que les acteurs. Ces derniers, s’ils deviennent plus célèbres et donc trop coûteux, peuvent être remplacés sans que la franchise s’arrête : comme pour Spider-Man. Le duo Disney-Marvel a industrialisé ce phénomène et a carrément édicté un programme sur 10 ans !

On en prend donc pour 10 ans avec les super-héros… mais, à la limite, ce n’est pas cela le problème : le modèle économique ne me paraît pas viable à long terme. Il est temps de repenser cette industrie des studios et remettre l’auteur au centre du débat. Les films ne sont pas uniquement des projets techniques menés par des chefs de projets consciencieux et de brillants techniciens.

Ce n’est pas le cinéma que j’aime et, j’en suis sûr, ce n’est pas le cinéma qui nous fera nous déplacer dans des multiplexes à l’avenir.

Noodles

Fan de cinéma depuis longtemps, je partage mes opinions avec vous. N'hésitez pas à me donner votre avis sur mes critiques. Sur Twitter je suis Noodles, celui qui tombe systématiquement dans le piège des débats relous.

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